mardi 13 octobre 2009

Philip Roth, la vieillesse, la mort

"Il y a une destinée commune à tous les individus, qui est la mort. La destination est toujours et pour tous la même.
(...)
La singularité de chaque existence est indéniable, mais si remarquablement différentes que soient les vies des individus, elles sont toutes vouées à connaître une fin identique, et elles sont toutes hantées par cette destination effrayante et inéluctable qu'est la mort."


Dans son dernier roman Exit le fantôme Philip Roth nous parle de ses obsessions :
la fin du désir notamment, pour les très jeunes filles dont raffolait Zuckerman - son personnage récurrent, son alter ego, son double - le sexe, le désir, la culture juive, les jeunes femmes, l'écriture...et la mort.

J'ai découvert Roth avec Professeur de désir et Que la bête meurt. J'avais beaucoup aimé ce dernier roman. L'histoire de cet ancien professeur d'université de 70 ans qui raconte à un ami l'histoire amoureuse qu'il avait vécue huit ans plus tôt avec une de ses élèves, une fille superbe. Il sait qu'il est au crépuscule de sa vie et que son corps peut le trahir bientôt. Il sait que la bête meurt. Il se lance à corps perdu dans cette nouvelle liaison, la jalousie... jusqu'à la rupture, cette absence qui lui devient insupportable. Puis le manque... Et puis l'histoire c'est aussi celle, tragique, de cette fille superbe "aux seins somptueux", quand elle lui apprend quelques années plus tard sa maladie... Dans ce roman déjà les mêmes obsessions : le désir, la vie palpitante, le pouvoir érotique du corps, la sexualité masculine, la vieillesse, la mort.

Je suis toujours surprise quand je dis à mes amis que je pense à la mort chaque jour, de voir leur étonnement. Comment peut-on vivre sans penser à la mort? Peut-être est-ce d'avoir perdu des êtres chers très tôt que la mort fait partie de ma vie. J'ai moins peur de la mort que de la vie... qui m'attend.