vendredi 27 juillet 2018

Contempler, s'émerveiller

Quand on vieillit, il faut - paraît-il - profiter  des moments qui vous procurent un sentiment de bien-être. Ce moment d'émerveillement et presque d'abandon de soi - s'oublier, ne plus se voir mais porter son regard  sur ce qui est tout près de vous, sur la beauté, qui vous imprègne même si vous pensez être transparente - d'ailleurs vous l'êtes pour les autres et vous aimeriez tant, surtout, l'être pour vous, ne plus vous regarder, ne plus vous voir, pour essayer non pas de vous aimer - ça c'est fichu - mais de vous supporter. C'est bien la preuve que je parle d'une autre que moi; je ne suis plus moi. Bonjour vieillesse, je ne me reconnais plus; j'arrive pourtant, parfois, à me faire rire. La seule chose que vous supportez en vous, par obligation, ce sont vos douleurs. Ce n'est pas une mince affaire.

Bref, malgré ces propos, ces lamentations lamentables, eh bien oui, je peux encore savourer ces moments d'émerveillement, de contemplation. Ces petits riens, tout simples, comme ce 13 juillet, à Concarneau, après une séance de Kiné Vestibulaire, dans un état semi vertigineux mais j'allais mieux qu'à la première séance dix jours plus tôt - nouvelle crise de vertiges après une année de rémission -, je rentrais sans complexe dans le parking de la thalasso où je n'avais rien à faire, sinon, trouver une place tout de suite quand elles étaient introuvables en bord de mer; je passais tout de même à la réception demander une brochure, histoire d'avoir un argument pour occuper le parking; puis je traversais la route et d'un pas soudain vaillant - toujours sans complexe puisque j'étais transparente - j'entrais dans cet hôtel où j'ai été fort bien accueillie au bar. Je commandais un café, un mini croissant (le garçon me demanda si je n'en voulais pas deux : ils sont très petits me dit-il; je lui dis : non merci, un seul me suffira) et un jus d'orange s'il vous plaît, il était 11 heures et mon rendez-vous kiné ne m'avait pas laissé le temps de m'attarder sur mon petit déjeuner. Mon Dieu, que j'étais bien sur cette terrasse, à l'ombre, à observer les gens sur la plage. Pas envie de lire mon magazine; il était sur la table pour faire décoration. Mmm ! Et l'addition ne fut même pas salée : le café 1,70 euros, le mini croissant 0,70. Incroyable, hôtel 4****. J'ai toujours aimé tu m'as fait aimer les bars d'hôtels : calme, service affable et volupté.







"Il me semble que désormais mes seuls rapports heureux avec moi-même, en dehors des autres êtres et des quelques moments d'exaltation ou de bien-être physique que la nature me procure, ne pourront être que littéraires." 
Françoise Sagan


jeudi 26 juillet 2018

***

"Il faut avoir des ailes quand on aime les abîmes." (Nietzsche)

mardi 24 juillet 2018

Le Tigre est de retour but the winner is...

... Francesco Molinari !
 Vainqueur du British Open 2018 à Carnoustie

"Ce qui lui arrive est mérité" 

Avec 17 birdies en quatre tours, 
personne n'a fait mieux que Francesco Molinari, 
qui n'a également pris qu'un double-bogey cette semaine.



 

Les mérites du «boring golf»

«Boring golf», ou le golf au bout de l’ennui, est une expression américaine pour décrire la meilleure façon d’y jouer, et aussi la moins excitante: mettre la balle en jeu, puis sur le green, puis prendre un ou deux putts et on passe au trou suivant. Rien de bouleversant pour le spectateur, mais une assurance tous risques que Francesco Molinari a su contracter depuis ses débuts professionnels en 2004. Ses surnoms sont multiples: «la machine», «le laser» et d’autres sobriquets tous piochés dans le domaine de la précision. Il n’a pas concédé un bogey du week-end, et il a effectivement joué comme une machine dimanche: 16 pars, deux birdies, dont un sur le dernier trou pour empêcher quiconque de le rejoindre à -8.

Il possède probablement le visage le moins expressif du circuit et une résistance au stress inégalable. Pour preuve, son attitude alors qu’il jouait avec Woods, cerné par la foule et les cris de joie qui saluaient la chevauchée du Tigre : pas un battement de cils, rien ne semblait pouvoir le toucher. Ça semble presque facile le golf, dit comme ça, mais Jordan Spieth a, lui, bien remarqué l’éthique du joueur italien: «Il travaille comme personne ici. Dès que je passe devant la salle de gym, il est déjà là. Il est super appliqué au practice, il sait ce qui est bon pour lui. Ce qui lui arrive est mérité.»

(Source Philippe Chassepot, Le Temps.ch)




Tiger Woods termine 6e 
[à seulement 3 coups du vainqueur], 
sa meilleure place en Grand Chelem depuis 2013.





"Tiger Woods aura mis le feu à Carnoustie et même pris la tête du tournoi à mi-parcours. Si l'Américain ne terminera que 6e, à trois coups du vainqueur, cette semaine marque un vrai progrès dans son jeu. L'espoir de le revoir gagner n'a jamais été aussi concret.
[...]
Si quelqu'un doute encore de la solidité de ses vertèbres, ce swing accéléré en mode 4G illuminera tout le comté d'Angus, ainsi que tous les salons dotés d'une TV branchée sur l'Open.
Brandel Chamblee, consultant TV spécialiste du phénomène de 42 ans : « Pour moi, Tiger essaie de swinguer comme dans les années 2000. Et je pense qu'il est tout prêt d'y arriver. Le reste de ses progrès n'est plus technique, il doit désormais réussir à croire en lui comme avant. »

Comme l'a dit Spieth samedi, Woods retrouvera par moment ce regard plein de morgue et ce menton haut. Mais par ses mots, il démontrera encore que le tueur du passé appartient justement au passé : « Prendre la tête du tournoi m'a fait quelque chose, c'était comme avant ! J'essaie de garder ça en perspective car rien qu'en début d'année, rien que jouer cet Open aurait été une chance énorme pour moi. À l'image du retour au jeu de Serena (Williams), qui va sûrement m'appeler ce soir, je pense qu'il faut garder de la hauteur sur tout ça. »

(Source L’Équipe)

L'eagle de Jordan Spieth au 1 de Carnoustie

"Jordan Spieth n'a pas l'intention de laisser sa couronne du British Open. Au départ du 1 ce samedi, le Texan a envoyé un avion sur le premier fairway de Carnoustie. Sa balle a pris toutes les pentes possibles, avant de se hisser sur le green et de s'arrêter à 3 mètres du mât. Putt enquillé en suivant, bien sûr." 

"En cinq participations à The Open, Jordan Spieth compte déjà deux top 5. Quatrième en 2015 à St Andrews et vainqueur l'an dernier à Birkdale. De plus seuls deux joueurs de -25 ans ont réussi à gagner 4 Majeurs (T.Woods et Young Tom Morris)."

Bon, parti favori, il pouvait le faire mais il ne l'a pas fait...


Jordan Spieth, 9e


Il a tout de même fallu sortir les parapluies de temps en temps, ce qui n'a pas dû faire de mal aux fairways brûlés par le soleil et le vent.

Les parapluies servent aussi parfois de parasol, 

et en ce moment c'est bien utile. 


  British Open 2018 : Classement


La suite (lisible) ici. 



Justin Rose, 2e

Kevin Kisner, 2e

 Xander Schauffele, 2e


Rory MacIlroy, 2e


Eddy Pepperell, 6e



 Kevin Chappell, 6e

"Quel est le médicament le plus fort ?
La victoire."
Nietzsche, Maximes et Pensées


samedi 21 juillet 2018

Les loups au bout du monde



Une étrange exposition à Quimper qui ne cesse d'attirer les visiteurs depuis le mois d'avril. L'exposition devait  s'arrêter fin juillet mais forte de son succès, elle joue les prolongations jusqu'au 9 septembre.



Avec « Les loups arrivent », Liu Ruo Wang incite l'humanité à s'émanciper des contraintes que la société lui impose. 
| YVES-MARIE QUEMENER

"Les canidés pèsent chacun 300 à 400 kg. Pour les faire venir à Quimper, il a fallu six semi-remorques et toute la ténacité de Nathalie Morin, commissaire de l’exposition. Pendant trois ans, elle a remué ciel et terre pour que l’œuvre soit exposée à Quimper. Elle a finalement réussi à convaincre la ville et le sculpteur, après un séjour à Quimper en 2016."

Lettre de Nathalie Morin du 23 septembre 2016 à Michel Humbert, Yantai,
LE CERCLE FRANCOPHONE DE YANTAI SHANDONG CHINE  :
Monsieur Humbert,

Je vis depuis 12 ans à Pékin, je suis quimpéroise et j’organise des événements entre la France et la Chine. Je me permets de vous contacter pour vous exposer un projet artistique sino-français d'envergure en préparation à Quimper : « Les loups arrivent au bout du monde ». 

L’artiste Liu Ruo Wang, très connu en Chine pour ses impressionnantes sculptures de loups, m’a confié le soin de les exposer en France. Déjà exposé en Italie (Biennale de Venise), en Allemagne (Budelsdorf, Berlin), il rêve néanmoins d'exposer en France ; et pour nous Français c'est une chance supplémentaire de découvrir la puissance et la créativité de l'art contemporain chinois.
L’œuvre, tout d'abord. Il s'agit d'une meute de 110 loups de bronze et d'un guerrier solitaire qui se dresse face à eux, armé d'une épée (cf photos jointes).

J’ai obtenu l'engagement de la ville de Quimper (comme vous le savez jumelée à Yantai) pour parrainer une exposition de l'ensemble de l’œuvre pendant plusieurs mois fin 2016/début 2017. Les institutions locales sont prêtes à participer y compris financièrement mais l’organisation, le transport et la manutention de ces 110 loups de 270 kg chacun engagent des frais importants (total environ 175000 yuans manquent pour boucler le projet).

Cette exposition dépassera le cadre d'une simple promotion d'un artiste par divers aspects:
- Son volume, monumental, accessible dans la durée à la population, et susceptible d'attirer les touristes chinois dans la région Bretagne,
- La notoriété croissante de l'artiste, et ses probables "tournées" à venir à travers tous les pays occidentaux,
- Son inscription dans "l'air du temps" avec la renaissance de la mythologie du loup ("Le Totem du Loup", de Jiang Rong premier best-seller en Chine, "le Dernier Loup" de Jean-Jacques Annaud etc..)
- Son universalité: si le soldat rappelle l'archéologie chinoise, nombre détails (le visage, les chaussures..) montrent un homme universel,
- Son contenu philosophique enfin, défendu par l'artiste lui-même, de l'homme contraint à l'héroïsme individuel face à l'adversité et aux obstacles créés par la société qui l'entoure.

Tout ceci place d'emblée l’œuvre à un niveau exceptionnel, permettant aux Français et aux Chinois de partager, sans risque politique, des sentiments, des craintes, des vertus, une profondeur commune à tous, quelles que soient les circonstances de leurs pays respectifs.
Je sollicite votre aide pour trouver auprès d’entreprises chinoises ou françaises de Yantai les derniers fonds qui manquent pour faire de cette exposition un formidable événement Bretagne / Shandong ! France / Chine ! 

La médiatisation de l’exposition en France et en Chine sera à la hauteur de l’événement et pourrait donner à la province du Shandong l’occasion d’une belle opération de communication.
Dans l'attente de vos suggestions et conseils, veuillez recevoir, Monsieur Humbert, l'assurance de ma considération distinguée.

Nathalie Morin
(Source et réponse ici)
   
Qui est Liu Ruo Wang ?

Liu Ruo Wang est né dans le nord-ouest de la Chine en 1977 et a abandonné l'université pour explorer la voie des arts en 1997. En 1999, il est allé à Pékin et a commencé sa formation professionnelle à l'Académie centrale des beaux-arts. En 2005, l'artiste a créé sa première œuvre, "The East Is Red", qui a été très remarquée par les professionnels et les critiques. Dès lors, il a commencé sa carrière en tant que professionnel, et s’est spécialisé dans la création d’œuvres monumentales.

Un entretien avec l'artiste sculpteur chinois (extraits, à lire ici)

Que représentent ces loups ?
Ces quatre-vingt-quinze loups représentent la multiplicité des contraintes que l'Homme rencontre au cours de sa vie, qu'elles soient culturelles, sociales, sociétales ou politiques. Le guerrier qui se dresse au milieu de la meute est l'Homme qui se dresse au milieu des contraintes. Leur lutte est commune : devenir libre.

Un autre animal aurait-il pu incarner cette allégorie ?
En Chine rurale, les paysans craignent le loup car il constitue une menace pour le bétail. La tradition veut qu'il soit le présage d'une crise, d'une destruction. Il traduisait bien le message que je souhaitais transmettre.

Quel message ?
Que les Hommes deviennent libres. À chacun d'être soit le guerrier et de s'émanciper de ses contraintes, soit le loup, solitaire, qui se bat en groupe contre un pouvoir, une domination. Une interprétation duale mais un sens universel.





Mes photos prises le 14 avril 2018
(J'aurais bien vu ces loups exposés dans une nature sauvage, 
rude, comme les Monts d'Arrée)







Mes préférées ci-dessous



 
  • Les loups arrivent au bout du monde" de Liu Ruo Wang
  • Esplanade François Mitterrand à Quimper
  • Du 13 avril au 29 juillet 2018. Prolongation jusqu'au 9 septembre 2018
Les Monts d'Arrée où je me suis arrêtée quatre jours plus tard, au retour d'une compétition de golf à Carantec. Un environnement rude, le vent était puissant. Il ne manquait que les loups !




mercredi 18 juillet 2018

British Open 2018, Carnoustie : "Un fairway large comme un tapis de prière"

That's a golf  course? 
Yes !

British Open 2018
du jeudi 19 au dimanche 22 juillet




Photos : David Cannon R&A

L’enfer du Nord du British Open


Le cyclisme a Paris-Roubaix et ses pavés pour traumatiser ses coureurs? Le golf à Carnoustie, un parcours à nul autre pareil capable de rendre fou n’importe quel joueur. Petite balade dans l’enfer vert écossais.

It’s coming home! On ne parle pas ici du trophée de la Coupe du monde de football, à sa place depuis dimanche soir en mains françaises, mais bien du jeu de golf. Dès jeudi se déroule le British Open, et les 156 engagés retrouvent avec délice un parcours typique du Royaume-Uni: bord de mer, terres non cultivables (celles qu’on appelle links), des greens simples pas sortis du cerveau abîmé d’un architecte pervers, et les buttes profondes créées par le temps et les moutons qui les avaient creusées à force de se protéger du vent.
C’est le golf à l’état brut, le plus intéressant de tous, comme Tiger Woods lui-même l’a encore rappelé il y a quelques semaines: «Là-bas, ils se moquent bien de savoir si ça va se gagner au-dessus ou en dessous du par. Ils laissent Mère Nature décider. S’il pleut, ce sera humide, sinon le terrain sera complètement sec. Ils n’essaient pas de fabriquer un truc artificiel.» Une pique à l’adresse des organisateurs de l’US Open, obsédés par le score final de leur tournoi au point de commettre de graves erreurs de préparation du parcours.

Le plus monstrueux
La nature s’annonce plutôt clémente cette semaine, mais le test va s’avérer terrible pour tous, quoi qu’il arrive. Carnoustie est le parcours le plus monstrueux de la rotation du British Open, qui en compte dix au total (et même 14 depuis sa création, mais quatre ont été déclassés car désormais jugés trop vétustes). Il n’y a pas de vices cachés, pourtant. Le tracé est franc, les problèmes apparents et tous identifiés, on peut louper son drive sur le trou d’à côté et malgré tout trouver une solution pour rejoindre le green. Mais les bunkers sont diaboliques au point d’avoir été rebaptisés «bonkers» («tarés», en V.O.), les fairways très étroits, et le rough terriblement pénalisant.
L’édition 1999 disputée ici même possède toujours le record du score le plus élevé d’un British Open d’après-guerre. Il avait tellement plu les semaines précédentes que le rough était devenu semblable à une toison de mouton pas taillée depuis six ans. Le Français Thomas Levet avait terminé 49e à +20. Il se souvient: «Tu tapais un coup du rough et tu ne savais absolument pas où ta balle allait filer, droite toute ou gauche toute. Le spectre d’un coup était de 160 degrés, on avait l’impression de jouer dans du bambou.»

Surtout, il y a ce cadre oppressant. C’est une ambiance de Mordor, déjà, pour les fans du Seigneur des anneaux: une étendue plate comme une perpétuité, une végétation hostile, des nuages bas et sombres annonciateurs de punitions divines. Et les terres de Carnoustie sont battues par tous les vents, qui semblent y avoir soufflé depuis la Création sans jamais marquer la moindre pause.

Le respect de la nature

Jamais une bonne nouvelle, selon Thomas Levet: «Si tu l’as pleine face, les trous sont interminables. Si c’est vent arrière, c’est bien plus piégeux qu’on ne le croit: il faut jouer court du green pour faire rouler la balle, puis tu pries sans trop savoir où elle va filer. Le vent latéral, tu oublies, ça devient impossible de poser la balle sans qu’elle dégueule dans un obstacle et tu rentres chez toi direct.» Surtout que les fairways sont très secs cette année. Les greenkeepers ont respecté la nature, une fois de plus, et les balles vont rouler encore et encore. Souvent pour le pire.

La souffrance est constante à Carnoustie et connaît toujours son apogée en fin de route, les trois derniers trous comme autant de cauchemars. Le 16: un par 3 protégé à son entrée par des bunkers à lèvres de baleine, puis des pentes telles des collines pour évacuer toutes les balles un peu trop savonneuses. Le 17: un par 4 où poser son coup de départ entre de multiples bras de ruisseau reste un défi d’envergure. Et puis ce chef-d’œuvre de violence du 18, avec hors limite à gauche, une foule d’embrouilles à droite (rivière, bunkers, rough), et un fairway qui semble large comme un tapis de prière. Le cimetière des illusions pour beaucoup.

«C’est un de ces endroits à la fois magnifiques et cruels. Il teste toutes les parties de ton jeu, mais aussi ta santé mentale», dit Justin Leonard, presque vainqueur ici en 1999. Les participants du Scottish Open en 1996 s’en souviennent encore: un vainqueur à +1 (Ian Woosnam) et seulement dix joueurs sous les +10 après quatre tours. Les amateurs qui ont la chance de venir jusqu’ici aussi: ils peuvent repartir avec un marque-balle où figure leur score du jour. Et s’il est trop élevé pour leur orgueil, ils peuvent se contenter d’acheter celui où il est écrit «I survived Carnoustie». Presque un exploit.

Van de Velde, pour l’éternité 

Impossible de voir le British Open revenir à Carnoustie sans mentionner Jean Van de Velde. Juillet 1999: le jeune joueur français s’est qualifié pour le tournoi la semaine précédente et il joue le feu. Il possède cinq coups d’avance au départ du dernier tour, puis encore deux alors qu’il s’apprête à jouer le dernier trou. Il égare son drive sur la droite, mais les nouvelles sont bonnes: sa balle a évité le Barry Burn (le ruisseau qui serpente autour du 18) par miracle, et son avance est montée à trois coups à la suite du bogey de Justin Leonard dans la partie juste devant lui. Il décide d’attaquer le green avec son fer 2, et c’est là que tout bascule: sa balle tape une toute petite tige en tubulaire de la tribune de droite et repart inexplicablement arrière toute, pour ensuite rebondir sur un muret de 20 centimètres de large et filer dans les hautes herbes 30 mètres derrière.
Peut-être le pire coup de malchance de l’histoire du golf, et une situation injouable: il envoie alors sa balle dans l’eau devant le green, descend pieds nus dans le ruisseau pour essayer de la jouer malgré tout, y renonce, puis trouve un bunker et rentre un putt de 3 mètres pour arracher le play-off. Une prolongation fatale qui verra le couronnement de l’Irlandais Paul Lawrie. Un finish jamais vu en golf, qui alimente toujours les débats dix-neuf ans plus tard. Preuve de l’impact d’une telle mésaventure, cette confidence faite par Colin McLeod, le manager du club que nous avions croisé il y a quelques années: «J’ai rencontré des Américains à Orlando, et quand je leur ai dit que je travaillais à Carnoustie, l’un d’eux m’a juré: «Van de Velde en 1999, c’est comme pour la mort de Kennedy en 1963: je me souviens exactement où j’étais et ce que je faisais.

Article de Philippe Chassepot, Le Temps.ch

"Le Carnoustie Golf Links, situé dans le Burgh royal de Carnoustie, comté d’Angus, à l’est de l’Écosse est un des parcours sur lequel le British Open de Golf est joué en tournante.
Il est rapporté qu’on y joue au golf depuis 1527, soit avant St Andrews où les premiers documents faisant état de ce jeu datent de 1552. En 1890, le 14e Duc de Dalhousie, qui était propriétaire du terrain, vendit les links aux habitants de la ville à charge pour eux de le maintenir disponible à perpétuité pour des fins récréatives."
Suite sur Wikipédia.  

Le golf de Dinard me paraît, pour le coup, de la gnognotte mais pourtant ses bunkers, son rough sont déjà bien costauds. Il m'est arrivé de sortir d'un bunker à contresens (retour en arrière); ce n'est guère académique mais bon, au lieu de faire dix coups pour en sortir (et encore, même pas sûr), je n'en perdais qu'un !




Le mythique bunker du 17e trou  du non moins mythique parcours écossais Saint Andrews, où se joue également le British Open, a enterré bien des espoirs.