lundi 20 mai 2019

Ultime liberté

La missionnaire de la mort libre accusée...

Archives 2013 :

Témoignage et prise de position du Dr Erika Preisig,
médecin suisse et présidente d'une des associations suisses, Lifecircle, pour le droit de vivre et de mourir dans la dignité :


Les conséquences des promesses non tenues par le Président Hollande...
Rapport d' un médecin suisse.

 Je suis la présidente d' une association que je viens de créer : Lifecircle.ch et ma lettre est l' expression de mon désespoir..Voilà pourquoi je voudrais la publier et l' envoyer aux médias ainsi qu' au Président de la République Française. Je l' écris pour les 3 patients en fin de vie auxquels j' ai rendu visite le week-end dernier et dont le destin ne doit pas rester dans l' ombre.

   François Hollande a fait une promesse pour se faire élire et un grand nombre de personnes lui ont donné leurs voix car il avait promis de libéraliser la loi sur l' euthanasie et le suicide assisté.
    Maintenant il vient de tenir sa promesse envers les homosexuels mais le grand nombre de personnes qui souffrent sans espoir de guérison et qui comptaient sur lui continuent à souffrir sans espoir de pouvoir sortir de leur souffrance. Ils n' ont pas le droit de recevoir une aide au suicide dans leur pays, la France. S' ils veulent se libérer de leur souffrance, il ne leur reste que la possibilité d' aller en Suisse . Pour aider ces 3 personnes, j' ai parcouru 1537 kilomètres en voiture et je ne m' en plains pas car je suis heureuse d' avoir consacré mon temps à aider ces personnes..

   Mon premier patient est un homme de 66 ans, atteint de la maladie de Charcot. Il vit dans une jolie petite maison à la campagne. Il est entouré par sa femme et ses enfants..Une famille unie qui serait heureuse si cette maladie inexorable et sans issue n' avait pas atteinte le père de famille. C' est toute la famille qui me reçoit : le fils, la fille, l' épouse et le père de famille. La maladie a progressé au point que cet homme totalement conscient et lucide ne peut plus bouger que la tête et les avant-bras et que dans peu de temps il perdra même ce peu de mobilité qui lui reste, car la maladie est en train de détruire inexorablement tout son système nerveux. Il pourrait , le pauvre, rester vivant dans un état végétatif. Il ressent maintenant déjà que sa qualité de vie est inacceptable. Il voudrait terminer sa vie tant qu' il lui reste un peu d' autonomie. Ses enfants et sa femme comprennent le souhait de ce père de famille qui avait toute sa vie été très actif. Ils parlent souvent et ouvertement de cette possibilité d' aller en Suisse pour avoir droit à une mort médicalement assistée. Ils regrettent tous les quatre que leur mari et père ne puisse pas avoir le droit de mourir chez lui. La loi française ne le permet pas. Il va devoir faire ce long voyage en Suisse.

   Le deuxième patient habitait à trois heures de là. Il pleuvait à torrents et la visibilité était nulle. Malgré tout on voyait la beauté du paysage..Une dernière petite vallée, un petit village perché tout en haut et voilà le domicile d' un homme de 58 ans. Il y a quatre ans, on lui a trouvé un cancer du colon, ensuite des métastases au foie et enfin des métastases dans le cerveau...Il a subi trois opérations très lourdes et en plus une quantité de chimios et de rayons...Maintenant on vient de découvrir une nouvelle et grande métastase au cerveau...la maison est pleine de charme..Le couple n' a pas d' enfants et a consacré beaucoup de temps à rénover cette maison, pièce par pièce...Ils se réjouissaient à l' idée de pouvoir en profiter et de vieillir ensemble...Maintenant l' homme espère pouvoir tenir le coup pendant les quelques mois d' été. Il ne veut plus aucune thérapie car les dernières ont réduit sa qualité de vie à un minimum inacceptable pour lui. Ce qu' il aimerait le plus au monde , c' est pouvoir s' endormir paisiblement chez lui , pendant qu' il est encore lui-même et avant de sombrer dans une déchéance totale. Il ne veut pas attendre d' être complètement rongé par le cancer. Il veut terminer sa vie pendant qu' il est encore lucide..Il ne veut pas imposer à sa femme le spectacle d' une mort violente. Il demande une aide au suicide. Chez lui. La loi française ne l' autorise pas. Il va devoir faire le long voyage en Suisse.

  Je retourne vers la Suisse avec une dernière étape dans une grande ville française, il pleut encore à torrents. Je suis allée voir un homme de 88 ans. Sa fille m' a conduite dans la maison de retraite médicalisée dans laquelle il se trouve après avoir eu un AVC à la Saint Silvestre. Jusqu' à ce moment, il a passé 10 ans à s' occuper de sa femme atteinte de démence.
  En entrant dans la maison de retraite, j' entends les cris de désespoir de deux vieillards. Nous montons un escalier glauque et nous entrons dans une chambre. Deux lits de métal, deux boîtes en bois ..La chambre était petite et étouffante. L' homme dans le lit demandait à boire : »de l' eau, de l' eau ! » Il a bu 3 verres d' eau, il avait l' air d' avoir très soif. Il n' en peut plus. Il est adhérent de l' ADMD et puis aussi de mon association Lifecircle. Il veut en finir. Il ne veut pas rester dans ce lit métallique , dépendant de la bonne volonté d' un personnel soignant débordé et indifférent, en attendant la mort. Il me raconte que l' année dernière il a conduit sa femme au bord d' une falaise et qu' il avait l'intention d'aller jusqu' au bout pour mourir avec elle. Maintenant il regrette de ne pas l' avoir fait. Il n' aurait pas eu à subir tout ce qui lui est arrivé par la suite. Il n' est plus en mesure de se suicider tout seul à présent. Il dépend de mon organisation pour lui procurer une mort paisible et douce. Pourquoi faut-il qu' il continue de souffrir dans une maison de retraite ? Pourquoi ne peut-il pas avoir accès chez lui à un suicide assisté ? La loi française ne le lui permet pas. Il va devoir faire le long voyage en Suisse.

   Ceci est un appel à tous ceux qui souffrent dans les pays, où l' avortement est autorisé mais pas l' aide médicalisée au suicide. Parlez, faites savoir votre opinion. Il faut que le jour arrive enfin, quand les personnes gravement malades ne devront plus s' exiler pour mourir. Le jour où on leur permettra de mourir chez eux , au moment où ils le décideront eux-mêmes. Le suicide assisté est légal depuis trente ans en Suisse avec des normes et des contrôles stricts, il pourrait l' être de la même manière dans d' autres pays. Ce qu' on appelle le tourisme de la mort est le fruit du totalitarisme qui sévit dans les pays qui réduisent à ce point la liberté de leurs citoyens. "

Dr Erika Preisig, Présidente de l' Association pour le droit de vivre et de mourir dans la dignité : Lifecircle.ch

Source : Ultime Liberté

dimanche 19 mai 2019

NON, MERCI !

  [...] se changer en bouffon
Dans l'espoir vil de voir, aux lèvres d'un ministre,
Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?
Non, merci !

[...]

Mais. . .chanter,
Rêver, rire, passer, être seul, être libre...

[...]

NE PAS MONTER BIEN HAUT, PEUT-ÊTRE,
MAIS TOUT SEUL.




Deux minutes dix-sept secondes jubilatoires. 


J'essayais ce matin de trouver quelque chose qui m'apaiserait (merci Cyrano) après avoir entendu à la radio cette information, révoltante, quand on sait que Vincent Lambert, patient tétraplégique, est en état végétatif depuis plus de dix ans :

"Les parents de Vincent Lambert, eux-même catholiques pratiquants, bénéficient en outre du soutien de la Conférence des évêques de France (CEF). Celle-ci s’est dite étonnée ce samedi de la «précipitation» à conduire «vers la mort» Vincent Lambert. «Pourquoi cette précipitation pour le conduire vers la mort?» écrit dans un communiqué le groupe bioéthique de la CEF, déplorant que le gouvernement veuille passer outre l’avis du Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU."
Finir sa vie comme Vincent Lambert, NON, MERCI !
Les parents de Vincent Lambert sont des fanatiques, des fanatiques du catholicisme. Nous vivons au XXIe siècle en France  sans aucune évolution sur les problèmes de la fin de vie, de l'euthanasie, de la mort volontaire assistée. 
Finir dans un Ehpad, NON, MERCI !
Rideau, retournons écouter Cyrano.

mercredi 8 mai 2019

Chaque fin est un début



Croissance et déclin, vie et mort,
qui sait quand adviendront ?
Imposant et mystérieux,
qui peut mesurer sa perfection ?
Malheur sur bonheur prend appui,
bonheur du malheur surgit.
Malheur et bonheur
brins de fils entrecroisés,
confus et emmêlés,
en une pelote compacte,
tantôt unis, tantôt dissociés,
quel est le principe qui les meut ?
Vagues et brumeux,
seul le saint en déchiffre le sens.
Coulant, se mouvant, se déplaçant,
glissant sans repos ni trêve,
chaque fin est un début,
qui peut en connaître le terme ?
Extrait du "Ho-Kouan-Tseu", intitulé ultérieurement "Précis de Domination", attribué au "Maître à la crête de faisan, dynastie Han.

"Le Précis de domination est l’unique trace écrite d’un philosophe taoïste connu sous le sobriquet de Ho-kouan tseu (Le Maître à la crête de faisan), actif au IIIe siècle avant notre ère." (Extrait 4e de couverture, éditions Allia, 2008).

Source de ce billet dans  Le Songe de Kuniklos

lundi 6 mai 2019

Dernière fois


***

Je pense - sans angoisse ni tristesse, avec un certain soulagement - à toutes ces dernières fois qui commencent.