C'est merveilleux de découvrir les êtres à travers la littérature.
On croyait les connaître un peu mais leurs lectures vous les révèlent.
Les non-dits deviennent parlants.
Les silences des cris stridents.
On ne lit toujours que ce qu'on aime - parce que çà nous touche, nous atteint -, ce qui est soi.
Ce qui me tordait le ventre, ce n'était pas le désir ou la peur, ni même le combat qu'ils menaient en moi, mais ce qui reste d'espérance, en dépit de tout, dans les situations les plus vaines, et que je n'étais pas encore encore en mesure d'appeler le possible, lequel est le nom apaisé de l'espoir, et dont l'idée serait tout ce qui resterait à un être tel que moi (...) : faire l'amour, écrire une oeuvre, ou se tuer, oui, quelque chose de cet ordre...
(...)
... la solitude faisait surgir à mes lèvres des buissons d'épines qui me mettaient au bord des larmes.
Richard Millet, Le goût des femmes laides.