lundi 26 octobre 2009

Jean-Philippe Toussaint, une découverte

Levée tôt, heure d'hiver pas encore au rythme.
Une de plus... pour faire du ménage, pfff! rendu plus spirituel en écoutant Les nouveaux chemins..., Freud.
Je lis le JDD Paris : Jazz, Un monstre sacré est à Paris, Sonny Rollins à l'Olympia pour un concert unique. Que ne suis-je à Paris! J'aurai bien déboursé 100 euros pour aller l'écouter.

Douce journée d'automne, cette après-midi quelques heures de marche et de swing dans une nature un peu trafiquée. Le seul endroit qui me fasse tout oublier, sauf lui mon coach disparu, mon doux mais ferme caddy. Il ne voulait pas s'y mettre à ce sport de snobs; m'accompagner lui suffisait pour faire ses relations publiques et dénicher des amateurs d'art qui, parfois, devenaient des clients!

Fin d'après-midi : détente, lecture. Terminé Fuir de Jean-Philippe Toussaint. Je me sens fébrile quand je découvre un écrivain qui me transporte. J'aime sa façon de dévoiler l'intime en allant très loin mais en restant pudique. Une écriture sans équivalence, je vais être impatiente de lire La vérité sur Marie.

Chen Tong est son éditeur chinois (l'histoire de Fuir se passe en Chine), extrait d'une conversation :

C.T. : Est-ce que tu sais que, avec Camus, Sartre, Beckett, Robbe-Grillet et Duras, tu es l'un des rares écrivains de langue française dont toutes les oeuvres sont traduites en chinois? La réception de tes livres en Chine n'est pas la même qu'au Japon. En Chine, la plupart de tes lecteurs sont des artiste, des amateurs de littérature ou d'art contemporains. Que penses-tu de cette différence?
J.P.T. : Au Japon, mes livres ont connu d'emblée un énorme succès public, plus de 100 000 exemplaires vendus pour La Salle de bain, il n'y a que l'Amant de Duras qui ait connu un tel succès. En Chine c'est un public différent, plus restreint, plus attiré par l'avant-garde...

C.T. : Est-ce que la matière que tu utilises dans tes livres est autobiographique?
J.P.T. : Oui. De façon un peu provocatrice, on pourrait dire que tout est autobiographique dans Fuir, tout - la scène d'amour dans le train, la fuite en moto dans Pékin, et la fin, les larmes de Marie dans la mer -, mais pas nécessairement dans l'ordre même des événements réels, et pas uniquement dans le registre de la vie, mais aussi, et tout autant, dans le registre du rêve, de la poésie et de la littérature. Tout ce qui est écrit, je l'ai vécu.