jeudi 29 août 2019

10 ans !

29 août 2009
29 août 2019

Le compte est bon !

mercredi 28 août 2019

Liberté


Pierre Davy
La vende 2017


LIBERTÉ

Je veux, pour une fois, avoir mon libre arbitre;
Disposer de moi-même ainsi que je l'entends.
Ce qui, jusqu'à ce jour, m'a été contesté.
Lorsque l'on m'a conçu, moi, je n'étais pas là.
Un spermatozoïde, un peu aventureux,
S'est permis d'agresser un ovule accueillant.
Je plaide non coupable;
Ma carte génétique ne dépend pas de moi.
Depuis, s'est écoulé le ruisseau de ma vie.
Ne croyez surtout pas les dires bucoliques.
Un ruisseau est stupide, il s'adapte à la pente.
Il se heurte aux rochers, il stagne dans les mares.
Quand il trace des boucles, c'est qu'il y est contraint,
Et dans les droites lignes, il est canalisé.
Ainsi va de ma vie. J'ai cru en disposer,
Elle m'a été dictée, et je l'ai acceptée.
Je suis né, j'ai vécu, un peu à mon insu.
C'est pourquoi j'aimerais, esclave libéré,
Décider de ma mort, plutôt que de l'attendre.
Pouvoir dire, un beau soir, à l'issue d'un festin,
Merci, messieurs, mesdames, c'était vraiment très bien,
Pourtant il se fait tard, il faut que je m'en aille.
L'idée me séduit bien, mais deux questions se posent:
Celle de l'échéance et celle des moyens.
Quand donc sera-t-il temps? Là, j'ai mon opinion.
Si je ne peux plus voir un coucher de soleil,
Ou bien ne plus entendre les pleurs d'un adagio,
Si je n'ai plus la force de ma propre survie,
Irrémédiablement...
Alors, je veux mourir, en toute indépendance,
Et de ma propre main.
Si ma conscience fuit, si ma tête s'égare,
Si j'oublie qui je suis et qui sont ceux que j'aime,
Je veux qu'ils aient le droit de décider ma mort,
Et d'être mes bourreaux en toute impunité.
Mais, quand on veut se tuer, reste à savoir comment.
Les moyens sont multiples, souvent inélégants,
Douloureux, lamentables, parfois aléatoires.
Je rêve de chimie qui guérit de la vie.
Petit médicament, sous un dernier whisky;
Comme un modeste outil fait juste à ma mesure,
Que je conserverais tel un bijou précieux.
Marqué de la mention: servir à qui de droit;
Et qui m'évitera l'agonie des mouroirs.
J'espère une justice, voire une religion,
Et une société qui enfin le proclament:
Ta mort t'appartient, ta liberté est là!




Date de création : 31/05/2019 @ 17:29
Dernière modification : 31/05/2019 @ 17:29

jeudi 15 août 2019

***

Je passe le plus horrible été  dont j'ai le souvenir et je ne parle pas de ce fichu genou qui me fait souffrir, mais de cette marée humaine de touristes qui envahissent ma ville, mon quartier historique (quelle plaie de vivre dans un quartier historique), les restaurants, les terrasses bondées sur la côte. 
Vague humaine, bruit, cris, pleurs de pauvres enfants que l'on traîne avec soi dans cette cohue et qui n'en peuvent plus, musique dite d'ambiance dans les bistrots en tout genre.

Je voudrai être riche et forte (mes forces s'amenuisent de mois en mois) pour pouvoir m'enfuir (m'enfouir) sur une île, sauvage, grise, qui n'aurait pas d'histoire à raconter.
La Bretagne attire de plus en plus de touristes en été, alors qu'elle n'est merveilleuse qu'en hiver.

lundi 12 août 2019

"L'état de grâce poétique assure seul la prise sur le réel" *

* Gustave Roud (lire ici)

"Le dilemme sans issue : ma raison de vivre est précisément ce qui me fait mourir."



Gustave Roud poète, écrivain était aussi photographe 

Les athlètes des champs en pleine action



"La production photographique de Gustave Roud ne se limite pas aux clichés de corps masculins. Le poète a été inspiré par les paysages, par les natures mortes et par les fleurs; il a tiré des portraits, et photographié des tableaux de ses amis peintres, des animaux (surtout des chats), ainsi que d’innombrables scènes de vie paysanne. Mais c’est dans ces images de corps semi-dénudés, toujours masculins, que se réalise la vraie intersection entre sa poésie et les images qu’il capte. «Le lien et la comparaison entre l’écrivain et le photographe se font surtout par ce biais-là», confirme Antonio Rodriguez. «Dans les écrits de Roud, il est déjà question de corps d’hommes, que l’on voit se baigner ou se reposer nus, mais ce n’est pas si explicite, simplement évoqué. Dans sa photographie, le corps masculin, jeune, musclé, glabre, est mis en scène en tant que force.» Et de poursuivre encore: «Il y a des composantes érotiques dans l’œuvre littéraire, mais la figure d’Aimé, cet être adoré comme la promesse d’une fusion entre l’homme et la terre, est toujours associée à celle d’un ange. Une plume se pose sur son épaule ou des cloches résonnent au loin, avec un arrière-plan spirituel. Dans la photo, cela est différent. Quand Roud photographie le corps de ses jeunes amis paysans, il les magnifie en les prenant en contre-plongée. Il n’en fait pas des paysans naturalistes en train de peiner au travail, mais plutôt des figures d’athlètes des champs en pleine action, proches de statues grecques.» Et le professeur associé de faire le lien avec l’esthétique des sportifs dans les années 30, représentée notamment par une Riefenstahl lorsqu’elle filme les Jeux olympiques de Berlin."
Source 

vendredi 9 août 2019

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Vous est-il arrivé un matin de pleurer au réveil en ouvrant les yeux ?
Existe-t-il de plus grand désarroi ?

jeudi 1 août 2019

"La polémique fait partie intégrante de l'art..." (Kathleen Bülher)


" Ce qui est écrit dans cette petite prose paraît très simple, mais il est des époques où tout ce qui est simple et facile à comprendre s'éloigne totalement de l'esprit des hommes et pour cela ne peut être compris qu'à grand peine."
Robert Walser, Institut Benjamenta.



Un hommage hors norme pour un immense écrivain


Les passants de la gare de Bienne se mêlent consciemment et inconsciemment à la 
Robert Walser-Sculpture.
(Enrique Muñoz García)


A Bienne, la «Robert Walser-Sculpture» de Thomas Hirschhorn est une micro-cité en matières pauvres, fourmillement de discussions où il fait bon s’attarder.

«Alors, vous restez toute la journée?» Chemise blanche à manches retroussées, coup de soleil sur le nez, Thomas Hirschhorn rédige le programme du jour de sa «Robert Walser-Sculpture», devant la gare de Bienne. Il est 10h et des poussières, en ce vendredi de début juillet, suite ici...

La «Robert Walser-Sculpture»
L’installation artistiqueLien externe de Thomas HirschhornLien externe rend hommage à l’écrivain Robert WalserLien externe. Elle est érigée devant la gare de Bienne et ouverte gratuitement au public jusqu’au 8 septembre, tous les jours de 10h à 22h. La sculpture couvre une surface de 1300 m2 et se présente comme une imposante construction en bois qui repose essentiellement sur des palettes. Elle a pour objectif d’inviter la population à échanger sur l’œuvre et la vie de Robert Walser, né à Bienne en 1878. Plus d’une trentaine d’événements culturels s’y dérouleront chaque jour.