Guillaume Durand, ou comment faire de l'audience avec des sujets écoeurants!
Nouveaux gadgets pour espionner son conjoint...
Nouveaux sites Internet pour pratiquer l'adultère en toute "légitimité"...
... avec la bénédiction du Père de machin chouet? Amen!
Vite, écoutons la radio ou prenons un bon livre. Dernier paragraphe du livre de Richard Millet, Le goût des femmes laides terminé hier soir :
"Un récit impossible, je le savais, je la sais encore qu'on me soupçonnera d'avoir forcé le trait, de m'être montré masqué, de n'avoir tombé mon masque que pour en révéler un autre, bien plus effrayant, puisque moralement inacceptable, et que l'accent de vérité qu'on peut trouver à mon récit n'est qu'une forme de dénégation, une dévorante quête du démenti, cherchant la consolation du vivant (...), attendant qu'une femme très belle vienne enfin à moi pour démentir ma laideur, la réduisant en cendres, me faisant oublier ce que je suis en me donnant mon vrai visage, celui qui était le mien avant que je ne rencontre celui de ma mère, bien que je sache que rien ne changera pour moi, que tout commence et finit de la même façon, pour les laids comme pour les autres, dans la défaite, l'absence ou l'impossibilité de l'amour qui aura été ici-bas notre seule manière d'aimer."
Il faut toujours aller jusqu'au bout d'un livre, attendre de l'avoir terminé, pour s'en faire une opinion. Je n'aurai peut-êre pas écrit comme hier, que j'étais un peu déçue par le fait que ce soit une autofiction! Qu'importe du moment que l'écriture est superbe, et puis ne dit-on pas : je est un autre?