samedi 10 octobre 2009

Cherchez l'erreur

J'écrivais cela dans mon Journal le 15 février 2007.

Je chantais tout à l'heure dans ma voiture... hystérique j'étais!
"Aujourd'hui... on n'a plus le droit...
Ni d'avoir faim... ni d'avoir froid..."
En fait, je gueulais, coeur battant.

Je venais de faire "le plein" de mon caddy!
Pour la première fois, depuis dix ans, je n'ai pas regardé les prix, obsédée que j'étais d'acheter le moins cher.
Pour la première fois, depuis dix ans, j'ai acheté de l'agneau, comme çà, par folie, même si la viande ce n'est plus vraiment mon truc. Mais c'est cher l'agneau, alors j'en ai acheté... Le fromage, çà c'est mon truc, bien affiné... avec une salade de mesclun et du bon pain; à Paris j'aurais acheté du Poilâne. Je vais me régaler.
J'ai acheté un Saint Julien 1998, hé hé.
Même le PQ je l'ai acheté quadruple épaisseur, faut c'qui faut!
Pour la première fois, depuis dix ans, je ne suis pas allée à la bibliothèque; suis allée chez le libraire et j'ai acheté des livres qu'un ami m'avait conseillés.
Depuis dix ans j'avais froid l'hiver.
Depuis dix ans je vivais en dessous de ce qu'on appelle 'le seuil de pauvreté', mais je n'étais pas dans la misère, j'ai une maison ... dont les murs s'effritent et qui tombe en ruines:o)

Depuis dix jours je me pince, je n'y croyais plus, je touche ma retraite. The foot!
Je vais faire une orgie de chauffage mais pas orgie de bouffe. Non, je vais la savourer, déguster mon Saint Julien!

Ce soir c'est Noël. Je déteste Noël à Noël. Suis bien contente de fêter le petit Jésus en février.

La semaine prochaine je ferai le 'plein' mais chez les commerçants des Halles, pas comme aujourd'hui à l'hypermarché. Pas tout d'un coup, les bonnes choses!

Ce soir je m'enivre seule, je n'ai pas dit je me saoule (je ne supporte pas les ivrognes) mais la semaine prochaine j'invite toute ma famille au restau. C'est grâce à elle que j'ai pu tenir le coup... PENDANT DIX ANS!


Aujourd'hui je vis en ville, je n'ai plus froid, j'ai même souvent trop chaud dans mon appartement, les murs ne s'écaillent pas. Je fais des orgies d'achat de livres (mais pas de viande - je n'aime plus), de CD, je vais au cinéma, au théâtre, au restaurant, je peux faire des cadeaux à ceux que j'aime et j'apprécie tous ces privilèges au centuple. Je n'ai jamais perdu ma joie de vivre pendant ces années de galère, j'avais un ange gardien au-dessus de ma tête, il fallait que je sois digne, digne de lui.

Et il y a trois semaines j'étais chez Jean-Paul Gaultier! Cherchez l'erreur...