Jean-Michel Basquiat fait partir des pionniers de l'art contemporain. C'est un artiste surdoué, originaire d'Haïti, qui exerce son talent sur les murs de New York. Ami d'Andy Warhol, ses peintures s'arrachent à prix d'or. Et pourtant, malgré ce succès, Basquiat souffre. Souffrance qui le mènera à la mort en 1988, il allait avoir 27ans.
J'ai passé le réveillon avec le DVD du film que Julian Schnabel a réalisé pour lui rendre hommage. Jeffrey Wright est magistral dans son interprétation de l'artiste.
"Pourquoi attachons-nous tant d'importance à l'Art? Les pauvres respectent les peintres parce qu'ils se sortent honnêtement des bas-fonds, se servant d'eux-mêmes comme moyen d'expression. L'argent gagné étant la preuve pure et simple de la valeur de l'artiste. L'oeuvre du taulard au mur, chez sa mère, prouve que le beau est possible, même chez les plus déshérités. Et c'est bien une idée différente de la théorie, très chic, que l'art est une arnaque. Allez expliquer à qui se sert du don de Dieu pour asservir, que vous vous en êtes servi pour être libre." Jean-Michel Basquiat.
Interview de l'artiste dans son atelier.
- Pourriez-vous déchiffrer ceci pour nous lui demande le journaliste en lui montrant un de ses tableaux?
- Déchiffrer? C'est des mots.
- J'entends bien. Des mots de qui? Je veux dire d'où les tenez-vous?
- Vous demanderiez à un musicien, à Miles Davis "d'où tenez-vous cette note?" D'où tenez-vous les mots que vous employez?
- Effectivement. Et ceci? Les trois cercles?
- Là? C'est une puce.
- On dirait une poule.
- Croyez moi c'est une puce.
- Et là? Dans ce cadre noir?
- Ce sont des parasites.
- Puce, parasites. Et 46, 47?
- C'est écrit dessus : des sangsues. Les numéros 46 et 47 de la liste de toutes les sangsues de la planète.
- La différence entre les trois?
- Entre puce, parasite et sangsue? Pratiquement aucune.
- Pourquoi le tracé des gens est si grossier?
- Parce que la plupart des gens sont généralement grossiers. Je connais peu de gens raffinés.
- Vous définiriez-vous comme un expressionniste primal?
(Basquiat regarde le journaliste dans les yeux avec un sourire méprisant)
- Vous voulez dire, un primate? Un singe?
(Le journaliste ne se démonte pas)
- Etes-vous un peintre ou un peintre black?
(Basquiat ironique)
- J'utilise plein d'autres couleurs. Ce serait plutôt créole et par créole j'entends un mélange d'Africain et d'Européen, comme le français qui parle un Africain en Haïti.
- Votre père est Haïtien.
- Yès.
- Que faites-vous quand on vous traite de "négrillon du monde de l'Art?"
- Qui a dit çà?
- The Time Magazine.
(Basquiat de plus en plus ironique)
- Non c'était "l'Eddie Murphy du monde de l'Art".
- Oh, je me suis trompé. Passons à autre chose...
(Et l'interview continue).
J'ai passé un chouette réveillon. Je ne me sens bien qu'en compagnie des artistes.
Je vais devoir aussi passer à autre chose dans quelques heures : téléphoner à M. J'espère que la nuit va m'inspirer pour trouver les mots de réconfort... Je vais peut-être attendre midi et boire un peu de champagne pour me donner du courage, avant de décrocher le téléphone.
- Déchiffrer? C'est des mots.
- J'entends bien. Des mots de qui? Je veux dire d'où les tenez-vous?
- Vous demanderiez à un musicien, à Miles Davis "d'où tenez-vous cette note?" D'où tenez-vous les mots que vous employez?
- Effectivement. Et ceci? Les trois cercles?
- Là? C'est une puce.
- On dirait une poule.
- Croyez moi c'est une puce.
- Et là? Dans ce cadre noir?
- Ce sont des parasites.
- Puce, parasites. Et 46, 47?
- C'est écrit dessus : des sangsues. Les numéros 46 et 47 de la liste de toutes les sangsues de la planète.
- La différence entre les trois?
- Entre puce, parasite et sangsue? Pratiquement aucune.
- Pourquoi le tracé des gens est si grossier?
- Parce que la plupart des gens sont généralement grossiers. Je connais peu de gens raffinés.
- Vous définiriez-vous comme un expressionniste primal?
(Basquiat regarde le journaliste dans les yeux avec un sourire méprisant)
- Vous voulez dire, un primate? Un singe?
(Le journaliste ne se démonte pas)
- Etes-vous un peintre ou un peintre black?
(Basquiat ironique)
- J'utilise plein d'autres couleurs. Ce serait plutôt créole et par créole j'entends un mélange d'Africain et d'Européen, comme le français qui parle un Africain en Haïti.
- Votre père est Haïtien.
- Yès.
- Que faites-vous quand on vous traite de "négrillon du monde de l'Art?"
- Qui a dit çà?
- The Time Magazine.
(Basquiat de plus en plus ironique)
- Non c'était "l'Eddie Murphy du monde de l'Art".
- Oh, je me suis trompé. Passons à autre chose...
(Et l'interview continue).
J'ai passé un chouette réveillon. Je ne me sens bien qu'en compagnie des artistes.
Je vais devoir aussi passer à autre chose dans quelques heures : téléphoner à M. J'espère que la nuit va m'inspirer pour trouver les mots de réconfort... Je vais peut-être attendre midi et boire un peu de champagne pour me donner du courage, avant de décrocher le téléphone.