lundi 4 janvier 2010

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Déjeuner tardif et rapide au pub du coin après avoir fait la corvée de la semaine, remplir le frigo. Je m'oblige à sortir (et pourtant je voulais m'inspirer des résolutions de Virginia W.), pour continuer de m'habituer au bruit de la rue, des bistros, du percolateur, de la musique toujours trop forte et insupportable de leur foutue radio où il y a de la pub. Je les habitue tellement au silence mes oreilles.
En attendant ma quiche-salade verte je lis un article sur le nouveau film de Jeanne Campion, Bright Star, un film romantique sur les dernières années de la vie du poète John Keats et celle qui lui a inspiré ses plus beaux poèmes, Fanny Brawne. Je n'ai vu que le magnifique La leçon de Piano de cette cinéaste, ce dernier me tente.
Ma quiche arrive, je ferme le journal, je regarde la clientèle animée, des tablées d'hommes et de femmes qui travaillent et font la pause; ils parlent forts, ils ont l'air de parler boulot (de quoi d'autre pourraient-ils parler), avec un ton qui donne de l'importance à ce qu'ils disent, à ce qu'ils font. J'en vois une qui approuve en hochant de la tête tout ce que dit le type en face d'elle, qui, soit dit en passant a l'air d'un petit chef boudiné dans son costume et son gros noeud de cravate; costume et cravate noirs, on dirait un croque-mort.
Ils vont retourner bosser et moi je vais vite fait commander mon café, parce que je n'en peux plus de ce boucan. J'aurai mieux fait de me réchauffer un potage en écoutant Arnaud Laporte dans le calme bienfaiteur de mon sweet home. Mais bon, j'applique tellement facilement la résolution de Virginia "... ne pas m'obliger à sortir, mais rester plutôt seule à lire tranquillement dans l'atelier..." que parfois j'ai besoin de vérifier que je suis encore capable de m'intéresser au monde qui m'entoure.