dimanche 17 janvier 2010

Tenir ta main

J'aurais voulu tenir ta main dans cette ultime heure, minute, seconde, cette nuit, quand tu as fermé tes yeux pour toujours.
Je ne pleure pas. J'attendais, j'espérais depuis de longs mois que tu t'éteignes; c'est le verbe qui convient car tu étais déjà morte depuis longtemps.
Je ne pleure pas. Je ne peux pas dire que je suis contente non plus. On ne peut pas employer ce mot là quand on perd quelqu'un qu'on aime. Je suis triste bien sûr mais tu n'étais plus - celle qui aimait tant la vie - depuis si longtemps.
La dernière fois que je t'ai vue, ce n'est pas seulement cela que j'ai vu, c'est ton petit corps recroquevillé, tes yeux déjà éteints, et ta main que j'ai caressée, en pleurant, en priant pour que tu meures.
J'ai prié pour que tu meures et je n'ai pas honte.
Tu es enfin apaisée et moi aussi.

Je me suis couchée tard cette nuit, comme si j'attendais ce coup de fil, à 1 h 30, j'étais encore éveillée, inconsciemment, en attente... je tenais ta main...