samedi 23 janvier 2010

On ne l'a pas fait exprès

On ne l'a pas fait exprès! Non, mais après l'enterrement hier, j'ai repris la route, mon Bezo (ma tite soeur) à mes côtés, épuisée d'avoir travaillé toute la nuit et de n'avoir dormi que deux heures pour assister à l'enterrement.
On ne l'a pas fait exprès - mais c'était comme si nous devions aussi te rendre ce dernier hommage - nous avons eu le droit à notre longue minute (non pas de silence) mais de fou-rire irrépressible.
Nous n'étions pas revenue depuis un bon moment dans la ville de notre enfance et une multitudes de nouvelles rocades, de nouveaux ronds-points nous ont perturbé pour retrouver le bon chemin du retour. Au volant, je suivais consciencieusement et bêtement mon beau-frère. Nous le voyons faire demi tour et je fais pareil, je le suis dans la nuit. Mon Bezo commence à pouffer : oh oh ah ah, il s'est gouré. Bon je le suis quand même et nous nous retrouvons au rond-point mais je le perds de vue, la circulation était dense. On se met à rire comme des baleines et quand mon Bezo commence à se marrer, c'est notre enfance que nous revivons. J'étais écroulée sur mon volant et soudain elle me dit, complètement hilare, pointant son doigt devant : là là, ils sont là. Effectivement, une voiture s'était garée sur le côté avec ses warnings. Hop, je me gare derrière. Et là on s'aperçoit que c'est une autre voiture et pas celle de mon beau-frère. Et le fou-rire de redémarrer, on décroche nos ceintures de sécurité pour mieux se bidonner, je pleure, je ne vois plus clair. Elle me dit : bouh, heureusement que je suis assise parce que je crois que j'ai fait trois gouttes! Et nous repartons de plus belle. De vraies mômes. 'tain, cinq minutes de poilade, çà ravigote!
On ne l'a pas fait exprès, mais je suis sûre que notre tante devait se tordre de rire du fond de sa boîte.

Sinon, il ne faut pas mourir à 92 ans si on veut remplir une église! A cet âge-là, tous nos amis sont déjà morts.

Nous avons fini par trouver la sortie et la bonne direction. J'ai su aujourd'hui que mon beau-frère s'était encore plus paumé que nous, et que sa femme (mon autre soeur) lui avait fait la tête pendant le voyage.

Mais pourquoi le fou-rire se déclenche-t-il souvent dans des situations dramatiques?

(Pour bien faire, il faudrait que je réécrive tout cela dans un style littéraire élégant;o))