"Cette eau si claire de l'enfance, si limpide, si transparente; où les moindres détails du fond des galets ronds se dessinaient avec une netteteté franche depuis lors perdue,
n'était qu'une illusion de plus, une illusion déja"
J'ai fini Liquide de Philippe Annocque (éd. Quidam)Très différent des deux précédents lus, Une affaire de regard et Par temps clair. Mais on perçoit toujours ce plaisir de l'auteur à manier les mots, on retrouve ce style littéraire si particulier, cette recherche d'identification, cette impression parfois, de n'être personne.
Il m'a bouleversée.
Les plus beaux passages du livre je ne les écrirai pas. Par pudeur et pour donner (et me donner) envie de le lire (de le relire).
D'ailleurs, il est impossible de réduire ce roman par des extraits; ou ils seraient trop courts et ce serait frustrant ou ils seraient trop longs. Parce que ce roman ne supporte pas la coupure. Il est une respiration (une aspiration?). C'est une écriture qui me touche profondément, séduisante, qui m'a séduite. On ne sait pas si l'auteur parle de lui ou d'un autre, je crois que c'est au lecteur de décider. Enfin, c'est un roman, il parle donc d'un autre. J'aime cette recherche, cette interrogation permanente sur soi, sur ce qu'on est ou qu'on n'est pas, et ce que l'on devient, malgré soi. Je ne sais pas en parler, je crois que je n'ai pas envie d'en parler, j'ai envie de le garder pour moi, comme si j'en étais l'unique lectrice, privilégiée.
Et puis je ne saurai mieux dire - et avec moins de talent - que ce qui a été dit au sujet de ce livre ici ou là.