Hier soir apéro chez "eux". Deux couples, un jeune homme, moi, quatre générations réunies.
Premier couple, quinze ans de vie commune, sans contrat de mariage, vivent comme frère et soeur.
Le deuxième, quarante ans de vie commune, mariés, vivent comme chien et chat, plus même de tendresse depuis longtemps. Les enfants et petits enfants sont venus remplacer l'amour du couple.
Le jeune homme vit en couple depuis deux ans et ce week-end vient de se séparer, la jeune fille est repartie chez sa mère et lui revenu chez la sienne. Elle voulait consolider leur vie commune, avoir un enfant, lui ne se sent pas prêt, sa situation professionnelle est instable. Il en parle avec émotion, je sens qu'il l'aime. La soeur du jeune homme est enceinte d'une petite fille, elle est loin, à la Guadeloupe, merci MSN, Face Book, Internet. Il semblerait que la "jeune fille" ait fait un transfert sur la grossesse de celle qui aurait pu être (deviendra?) sa belle-soeur.
Moi, passons, la solitaire, l'égocentrique, se tait, une vie sans intérêt. Est-ce parce que je n'ai vécu que dix ans en couple que, jusqu'au bout, j'avais besoin de sentir sa main dans la mienne dès que nous étions ensemble, besoin d'être dans son dos mes bras entourant sa taille (son bidon) pendant qu'il cuisinait, montant sur ses pieds dès qu'il se retournait, me collant contre lui pour que nous marchions ensemble dans un fou rire. Est-ce parce que je n'ai vécu que dix ans avec lui que chaque matin, jusqu'au dernier jour (avant qu'il ne puisse plus le faire) il venait me réveiller en douceur d'un baiser? Est-ce parce que je n'ai vécu que dix ans avec lui que chaque soir il m'attendait à la porte de l'atelier, la clope au bec, comme le messie? Bien sûr "nous eûmes des orages" mais je ne peux imaginer encore aujourd'hui vivre en couple si ces gestes de tendresse et d'amour sont exclus.
Ils ont parlé des retraites, du foot, de la télé, le jeune homme me servait du Sauternes en souriant... que du liquide ou du mou m'a dit le stomato; j'observais à la lettre ses consignes.
Ce matin, mal au crâne. Il faut que je recommence à bouger sérieusement, je vais aller taper la balle cet après-midi dans ce petit 9 trous où il n'y a personne. Au retour peut-être aurai-je un mail qui mettra du soleil dans mes mirettes?
... Reçu le mail... ce matin!