dimanche 16 mai 2010

Noir c'est noir

J'étais en train de lire ce soir ce Féminaire de Marcel Moreau, un chapitre sur l'homme vieillissant et je le recopiais pour le transcrire ici. Je me suis arrêtée sur la dernière phrase : "Mais qu'en serait-il de l'amour s'il n'était qu'un ordre des choses?". Je venais de recevoir d'un ami cette phrase : "boucler quelque chose...
c'est dans "l'ordre des choses". Il avait mis ces mots entre guillemets et les mots de Marcel Moreau prenaient une autre dimension. Mon ami ne parlait pas d'amour mais d'un voyage...
Et au moment où je recopiais ce texte, j'ai reçu un mail et les conséquences de ce mail m'ont pétrifiée. Tout ce qui était en cours sur mon ordinateur a disparu dans ma panique et notamment cette retranscription, j'ai fait une mauvaise manipulation, dans mon embarras, mais le plus grave n'était pas cela mais ce sentiment de tristesse immense qui m'a submergée. J'aurai voulu crever mon écran pour atteindre ce qui m'avait désespéré.
1 h. Je ferme mon blog aux visiteurs.
1 h 20. Je reçois un mail, cette fois d'un inconnu : "je ne peux plus vous lire, au revoir". Ainsi donc je suis lue! J'en suis toujours étonnée. Il avait l'air triste. Faut dire que lire mon blog si tard dans la nuit, çà ne doit pas être gai!
Puis je rouvre mon blog, parce que moi aussi, j'étais mélancolique de l'avoir fermé.
Il est 1 h 30, (mon voisin vient de rentrer) je ne suis jamais sur mon ordinateur à cette heure-là, mais ce soir je suis aussi éveillée que si j'allais passer une nuit blanche.
1 h 50. Je souris, malgré tout, de ma candeur, de mon intégrité. Je retranscrirai demain ce texte de Féminaire.
4 h 10. Je n'arrive pas à dormir. Je cogite, je me dis que je ne dois pas fermer mon blog aux visiteurs mais que je dois arrêter d'écrire ici.

9 h. Nuit courte, pas blanche, noire, d'un noir destructeur, c'est quoi un noir destructeur? Mon voisin se lève aussi, je souris, je me dis : il a dû m'entendre puisque je l'entends! Il court de son pas lourd. Il est jeune mais il est lourd. J'aimerai qu'il ait "une insoutenable légèreté..." de ses pas.