"Faites attention quand vous embrassez quelqu'un qui a faim, il (elle) pourrait vous manger la langue". Dany Laferrière.
Je viens de l'entendre parler de son livre, L'énigme du retour (Grasset), pour lequel il a obtenu le Prix Médicis 2009.
Dans ce livre, Dany Laferrière ne plaisante plus. Son père vient de mourir et après 33 ans d'exil à New York, il revient dans sa terre natale en Haïti.
L'Haïti de Laferrière ? "Un fleuve de douleurs dans lequel on se noie en riant." Ne l'ayant pas lu, je me réfère aux articles parus dans la presse :
"Dès le titre L'Enigme du retour, le ton est donné. Grave, poétique. Grave parce qu'il y est question de deuil. A l'annonce de la mort de son père demeuré en exil, Dany Laferrière, chargé de rapatrier le corps de cet homme qu'il n'a pas revu, regagne Haïti après trente-trois ans. De ces longues et bouleversantes retrouvailles avec les siens, mais aussi avec un pays qu'il peine à reconnaître et dont il se sent étranger, le romancier haïtien a bâti plus qu'un récit, un grand roman en prose traversé d'images, de sensations, de fulgurances, mais aussi de cri de rage et de colère. Un roman magistral que l'on placera au côté du Cahier d'un retour au pays natal, de Césaire, dont l'ombre plane sur toutes ces pages."
"Homme drôle, émouvant, attachant, au regard lucide, Dany (de son vrai nom Windsor Kléber) Laferrière est né à Port-au-Prince en 1953."
Le Monde.
"Dany Laferrière, c'est la pêche, l'art de raconter et des titres coups de poing : Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer, Cette grenade dans la main du jeune nègre est-elle une arme ou un fruit ? (Le Serpent à plumes), Je suis un écrivain japonais (Grasset)."
Le Point.
L'art de raconter, c'est une évidence; j'ai beaucoup aimé son humour dans cette interview d'Ali Baddou cette après-midi.