dimanche 29 novembre 2009

Sacré comédien

Le point sur Robert, Festival de Ramatuelle



"Les mots sont des planches jetées sur un abîme, avec lesquels on traverse l’espace d’une pensée, et qui souffrent le passage et non point la station." Paul Valéry, Tel Quel.

Avec son exaltation, Fabrice Luchini clôt le documentaire de la série Empreintes sur ces mots de Valéry.
Le film retrace les années de sa vie, faite de rencontres avec la littérature. On le sent constamment agité, à vif. Le bouffon de la télévision ne triche plus quand il est sur scène avec ses auteurs fétiches : Céline, Baudelaire, Cioran...
Michel Bouquet dit de lui : il est de la race de ceux qui comprennent.
Luchini se dévoile un peu, nous parle de son enfance, de son père italien, de sa mère.
J'ai beaucoup de mal à faire la part de sa sincérité, c'est son grand secret je pense.
Mais j'avoue que je ne me lasse pas d'entendre le comédien dire les textes qui l'habitent.
Et il a de très belles mains...

Là, le sérieux, ici la folie.

La paix du slip!
- Vous allez bien?
- J'arrive un peu à dormir. Je suis un détraqué. Un détraqué çà pense à rien, le cerveau est vide; je le remplis de textes. Je vais avoir 60 ans. Je vais avoir la paix du slip (sic).

Un sentiment de solitude en regardant ce documentaire, la solitude du comédien, la solitude des êtres. Sûr, un immense artiste.

"Ne nous suicidons pas tout de suite, il y a encore quelqu'un à décevoir". Cioran.
Je vais me coucher, avec Philip Roth...