mardi 3 novembre 2009

De l'absurde


Nell et Nagg, les parents de Hamm, ont perdu leurs jambes lors d'un accident de tandem et vivent désormais dans des poubelles.

Fin de partie, Samuel Beckett


Hamm, aveugle paraplégique, occupe le centre de la scène. Il entretient avec son valet et fils adoptif Clov une relation étrange, "sado-masochiste" et pathétique. Celui-ci affirme vouloir le quitter ou le tuer mais n'a le courage de faire aucune de ces deux choses pendant toute la pièce.

Ils bavardent pour tuer le temps et, dans ce dialogue, on décèle à la fois de l'absurdité et la sensation de vide, le tout mis en scène à travers l'humour noir et le registre tragique de Beckett.
De nombreux silences (...) et répétitions comme toujours dans le théâtre de Beckett.

- Clov : J'ai une puce
- Hamm : Une puce? Il y a encore des puces?
- Clov : A moins que ce ne soit un morpion?
- Hamm : Mais, à partir de là, l'humanité pourrait se reconstituer..., attrape-la, pour l'amour du ciel.
- Clov : je vais chercher la poudre
- Hamm : Une puce... c'est épouvantable... quelle journée
- Clov : Je suis de retour... avec l'insecticide
- Hamm : Flanque lui en plein la lampe
- Clov : La vache...
...
- Hamm : Tu l'as eue?
...
- Clov : On dirait...
...
- Clov : ...à moins qu'elle ne se tienne coït(e)? (Il prononce coït)
- Hamm : Coït?... Coite tu veux dire... A moins qu'elle ne se tienne coite!
- Clov : Ah! on dit coite? ... On ne dit pas coït?
- Hamm : Mais voyons... si elle se tenait coït, nous serions baisés.

Evidemment, c'est un texte à écouter, à voir plus qu'à lire, pour en saisir toute la dérision, l'absurdité et, l'humour.