Çà y est, je me suis décidée à m'inscrire à la bibliothèque, ce qu'on appelle maintenant médiathèque; je continuerai de dire bibliothèque qui m'évoque quelque chose de plus précieux, de plus silencieux voire ouaté, de plus merveilleux que la médiathèque. Sans doute aussi parce que je pense que la bibliothèque a beaucoup plus d'intérêt pour la consultation sur place que pour l'emprunt d'ouvrages. Je sens déjà que je vais être frustrée en empruntant de ne plus pouvoir souligner, annoter mes livres; j'avais retrouvé ce petit plaisir en les achetant à nouveau et puis, savoir qu'un livre que vous avez aimé est là, à portée de main, que vous pouvez y retrouver ce passage souligné, pour telle recherche est tout de même important. Bien sûr, rien ne m'empêchera d'acheter un livre emprunté si celui-ci me plaît vraiment.
Aujourd'hui je n'ai pas perdu de temps dans ma recherche (celui-là aussi tiens, il faudra qu'un jour je m'y attelle : A la recherche du temps perdu); j'ai une longue liste en attente, de livres que je suis impatiente de lire et là encore petite frustration en ce qui concerne les "nouveautés". La liste d'attente des lecteurs est sans fin. Je voulais lire le dernier Philip Roth, Exit le fantôme (liste d'attente...), oui je sais, ce n'est pas gai (la vieillesse et ses maux) mais j'aime m'enfoncer le couteau dans la plaie, alors j'ai pris Un homme (même sujet). Il y a si peu d'écrivains qui osent parler crûment (on ne peut en parler que crûment) de la déchéance physique.
J'ai emprunté aussi deux Jean-Philippe Toussaint (je ris), Monsieur et Autoportrait (à l'étranger). Monsieur est son second roman, 1986 et Autoportrait (à l'étranger) date de 2000. Je trouve que son écriture a pris toute sa puissance à partir de 1991
Je vais commencer par le Roth, Toussaint pour moi est devenu comme une gourmandise qu'on se réserve pour la fin.
Et, entre deux romans, je poursuivrais mon étude approfondie de Virginia Woolf.
Dans une interview Philip Roth dit ne plus croire en l'avenir du roman, qui demande trop de concentration. « Le livre ne peut rivaliser ni avec un écran de télé, ni avec un écran d'ordinateur ».
En ce qui concerne le roman je n'en sais rien mais pour l'objet livre, je suis sûre qu'il ne disparaîtra pas et je pense même inversement que pas un écran ne peut rivaliser avec un livre.