mercredi 4 novembre 2009

La vérité sur Marie


Je le savais, je le pressentais, j'en étais sûre, que dès les premières pages je serais tétanisée. Enfin non, plutôt vertigineuse. Page 58, il y en a 205. Je veux faire durer le plaisir, longtemps, alors je ferme le livre page 58 et je ferme les yeux. J'essaie de reprendre le souffle que cette lecture m'a coupé.

Je ne vais pas raconter l'histoire.

J'ai transporté le foutu "bahut" avec eux, "à l'unisson, soudés, solidaires, très près l'un de l'autre, comme si nous dansions, entraînés par la dynamique propre du meuble qui, à l'instar d'un chant, ou d'une musique, nous imposait son rythme et nous dictait son allure, à moins d'un mètre de distance l'un de l'autre, quasiment enlacés dans la promiscuité intime de la manutention...
(...) (le plus beau du texte est dans ces trois petits points).
... nous ne nous disions rien, mais nous nous comprenions, nous nous étions compris. Je l'aimais, oui. Il est peut-être très imprécis de dire que je l'aimais, mais rien ne pourrait être plus précis".

Bon voilà, je ne dirai plus rien sur ce livre que je vais savourer, comme une geisha qui s'apprête à la cérémonie du thé, religieusement. Quand l'écriture devient de l'art.