jeudi 29 juillet 2010

Qui n'en veut...

Hier midi! Je reçois des amis en vacances en Bretagne.

Je retire les morceaux de scotch pour ouvrir le papier-cadeau "maison". A l'intérieur l'objet est encore entouré d'un papier kraft.


Pas d'étiquette de magasin mais c'est sans importance, on peut dénicher de jolies choses dans les brocantes. Avant que je le découvre, elle me dit :
- C'est très moderne. Mais si tu n'aimes pas tu en feras cadeau.
Et lui rajoute en riant :
- Tu le vendras sur eBay s'il ne te plaît pas.
Je m'attendais au pire et ce fut pire que pire. Un vase immonde.


Que faire, que dire? Je n'ai pas pu sauter de joie. Faux-cul j'ai dit :
- Oh merci, je manque de vases. Mais je n'ai pu rien dire de plus.

Mais comment ose-t-on offrir un objet que l'on a soi-même reçu (c'était une évidence) avec une seule envie, ne plus l'avoir sous les yeux.

Ça c'est le truc que je n'oserai jamais faire. J'ai déjà refilé des cadeaux innommables à des ventes de charité, pour des tombolas ou des kermesses quand j'habitais à la campagne mais jamais je n'offrirai à des amis quelque chose que je n'aimerai pas. Je n'offre que ce j'aimerais que l'on m'offrît.

Celui-là, je l'ai posé sur mon meuble design, j'ai sorti le champagne pour fêter leur venue dans mon appartement qu'ils ne connaissaient pas - mais tout de même ils avaient vu des photos; cela faisait dix huit mois que nous ne nous étions pas revus. J'ai occulté le vase, j'étais contente de ces retrouvailles. Et hop dès qu'ils sont partis, je l'ai remis dans son papier kraft, il ira chez Emmaüs.

Il ne s'agit pas ici d'un manque de goût de leur part, je sais qu'ils en ont et, justement, c'est pire, un manque de délicatesse. Comme un coup de canif dans notre amitié.

Chaque année nous nous retrouvons avec plaisir, et l'année prochaine c'est sûr, ils ne verront pas leur vase. Je ne pense pas qu'ils me poseront de question, ils auront compris, j'en suis certaine.