samedi 24 juillet 2010
Eros et Agapè
Et l’amour continue d’être mon sujet favori, surtout en son absence.
J’ai donc tendu l’oreille ce matin en écoutant Répliques, l’émission de Alain Finkielkraut, dont le sujet était : Eros et Agapè. Les deux signifient l’Amour.
Eros et Agapè = Amour et Amour. Deux traditions, grecque et chrétienne habitent le même vocable. Platon ne sait rien d’Agapè mais Saint Paul ne sait rien de l’Eros. Il importe donc de savoir quand nous aimons ou quand nous invoquons l'amour, ce que nous devons à Platon et ce que nous devons à Saint Paul. (Personnellement, je m'en fiche un peu, je n'ai jamais pu aimer sans que le désir et l'esprit ne soit intimement liés, je suis donc pour l'éros agapique!)
Qu’est-ce qui se passe quand on a de l’amour pour quelqu’un, quand on a le cœur qui bat pour quelqu’un ? Est-ce qu’il y a de l’Agapè dans l’Eros ?
(Réécouter l’émission ici). Moi je dis oui ;o) ! Oh oui, que oui ho ho pour plagier Nizon ! Et ce n’est pas Vladimir Jankélévitch dans le Traité de la vertu (extrait ci-dessous) qui me contredira, quand il parle de l’amour-sentiment.
« Une fois au moins dans sa médiocre vie, l’homme le plus sec, tandis qu’il était amoureux, aura connu la grâce de vivre pour un autre, pour une femme. Aussi se rappelle-t-il avec une reconnaissance infinie, cette courte saison de sa jeunesse où il fut comme tous les amoureux, vrai et naturel, et désintéressé, où pendant quelques semaines au moins, il cessa d’aimer l’argent, oublia de revendiquer ses droits et d’éblouir la galerie, se révéla modeste et spontané, n’eut d’autre souci en ces jours bénis que le bonheur de quelqu’un, d’autre plaisir que les plaisirs d’un autre, se réjouissant de sa joie et souffrant de ses peines, craignant de sa crainte et espérant de son espoir.
Il n’est presque personne, même parmi les plus flétris et les plus déformés, qui ne soit momentanément redevenu simple et authentique pendant ces années, il n’est pas de bourgeoisie conventionnelle qui n’ait eu aussi sa minute d’innocence et, d’intensité passionnée. »
En ce 24 juillet, je me prépare mentalement à accepter le grand vide de l'été.
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