J'ai emprunté ce matin à la médiathèque un DVD.
Je viens de revoir Harold et Maude.
Je devais avoir vingt ans quand je l'ai vu pour la première fois, au Quartier Latin. Je me souviens d'avoir trouvé cette histoire merveilleuse, croyant ferme qu'elle pouvait être vraie.
Je pensais en le revoyant ce soir, ne plus y croire. Disons qu'elle me fait rêver. Mais n'est pas Maude qui veut. Elle est si pétillante, si vivante, si jeune.
C'est un film fou, d'une tendresse inouïe. Harold est absurde à la Beckett, magnifique!
Un amour auquel on a envie de croire.
Et la musique de Cat Stevens, j'adore cette musique, je l'avais oubliée... mes années 70... ma jeunesse revenue ce soir.
La morale bourgeoise ne tient pas la route contre la folie de Maude.
Beaucoup de gaîté dans ce film qui rend la fin encore plus douloureuse. Après qu'elle eût pris ce qu'il fallait pour mourir, le jour de ses 80 ans et qu'elle l'annonce à Harold, celui-ci reste hébété. Mais je vous aime lui dit-il. Elle le regarde tendrement et lui caresse la joue en lui disant :
Va Harold, et aime encore.
C'est donc une très belle fin. Celle que je voudrai; je ne parle pas d'être aimée mais juste pouvoir choisir de partir, le moment venu, avant qu'il ne soit trop tard.
Je ne veux pas mourir tout de suite, je veux vieillir comme Maude, sans morale, pleine de folie : sentir la terre et regarder les étoiles... et aimer...