jeudi 8 juillet 2010

Jours heureux

21 h. J'ai dîné seule ce soir sur ma terrasse encore chaude du soleil de la journée et face à moi la chaise était vide. Mon jeune ami nantais est reparti.
Hier nous fîmes le matin une belle promenade dans les rues du vieux Quimper. J'ai même découvert avec lui, un endroit plein de charme que je ne connaissais pas; un instant nous n'étions plus dans le brouhaha de la ville mais dans le calme d'un lieu qui pût être la place d'un village provençal à l'ombre des platanes. Le silence était extraordinaire. Puis nous sommes redescendus sur terre, et dans le monde des humains pour prendre un café. A midi nous dûmes nous boucher les oreilles : les sirènes nous rappelant que nous étions le premier mercredi du mois. Tonitruantes!
Nous rentrâmes tranquillement nous arrêtant aux Halles pour acheter quelques succulents involtini chez l'italien. Encore une découverte pour moi.
Balade l'après-midi sur la baie d'Audierne.


Le soir nous dînâmes sur le petit port de l'Ile Tudy, les meilleures places aux terrasses étaient prises d'assaut. La lumière était belle.


Ce matin nous fîmes un dernier tour dans cette ville que mon ami a aimé avec ses ponts et ses parterres fleuris, ses rues pavées, ses maisons à colombages, sa cathédrale, ses librairies.


Je l'ai emmené dans celle-ci qui m'avait séduite il y a quelques mois : Le piano livre. Le Maître de céans était là; avec un grand sourire je lui ai demandé s'il nous jouerait quelques notes de jazz sur son piano et il ne s'est pas fait prier. Nous l'avons écouté en continuant de butiner dans les rayons. Encore une fois nous étions à mille lieues de l'agitation de la ville, feuilletant de vieux ouvrages, accompagnés d'un libraire-pianiste qui ne jouait que pour nous deux. Grand moment de bonheur. Mon ami m'a offert une vieille édition, 1965, Jean-Jacques Pauvert de L'astragale de Albertine Sarrazin puisque nous en parlions la veille (je lui avais offert à son arrivée Lettres à Fanny de John Keats) et je me suis fait plaisir en achetant Volupté de Sainte-Beuve dans une édition de 1877, sans même savoir si ce livre allait correspondre à l'état de mon âme, le titre à lui seul me faisait rêver.

Il me serait difficile de dire ici avec justesse ce que furent ces deux jours avec mon ami (qui n'est pas mon amoureux je précise). Il me reste maintenant ces petits instants de bonheur qui ressurgiront pour un oui pour un non et ces jolies pivoines avec lesquelles il est revenu ce midi pendant que je préparais hâtivement une salade avant qu'il ne reparte.