Depuis trois jours j'accumule des mots dans mon ventre (dans mon estomac?) qui ne peuvent s'extérioriser. Cela me fait penser à ce petit (grand) livre de Julien Gracq : La littérature à l'estomac.
Alors je m'en remets aux autres, à quelques-uns de leurs mots dans lesquels je trouve une résonance.
"Ma seule affaire, était de me sauver [...] je me suis mis tout entier à l'oeuvre pour me sauver tout entier. Si je range l'impossible Salut au rang des accessoires, que reste-il ? Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui."
Jean-Paul Sartre, Les Mots.
"Olga était douce, elle était douce et aimante, Olga l'aimait, se répéta-t-il avec une tristesse croissante en même temps qu'il réalisait que plus rien n'aurait lieu entre eux, ne pourrait plus jamais avoir lieu entre eux, la vie vous offre une chance parfois se dit-il mais lorsqu'on est trop lâche ou trop indécis pour la saisir la vie reprend ses cartes, il y a un moment pour faire les choses et pour entrer dans un bonheur possible, ce moment dure quelques jours, parfois quelques semaines ou même quelques mois mais il ne se produit qu'une fois et une seule, et si l'on veut y revenir plus tard, c'est tout simplement impossible, il n'y a plus de place pour l'enthousiasme, la croyance et la foi, demeure une résignation douce, une pitié réciproque et attristée, la sensation inutile et juste que quelque chose aurait pu avoir lieu, qu'on s'est simplement montré indigne du don qui vous avait été fait."
Michel Houellebecq, La carte et le territoire.
(Boudiou! Je crois qu'il est grand temps que j'aille prendre l'air. Dix jours au piquet, ça suffit! Je me demande si la cortisone ça rend pas stone?;o)). De plus, le soleil est de retour.