Réveil ce matin avec ce rêve étrange, certainement lié à la dernière image vue avant de me coucher. Les lieux où se passaient ce rêve étaient vraiment dans mon imaginaire, un château ? un palace ? avec piscine. Je cherchais fébrilement un peignoir pour retrouver un chat, mon chat ? qui s’était enfui. Puis je l’avais retrouvé. C’était un chat sauvage, roux, le dos un peu pelé que j’avais adopté (ou qui m’avait adoptée) depuis seulement la veille. Une fois retrouvé, plus de château ni de palace, j’étais chez moi, dans une maison à la campagne.
Je partis faire des courses et je revins. Je m’aperçus que j’avais oublié d’acheter des « boîtes » pour le chat et je le voyais dans le jardin planqué derrière une taupinière. Aussitôt je ressortis pour aller acheter des boîtes de canigou ou autre whiskas !!! et, chose étrange, j’étais à Paris. Je cherchai vainement un épicier dans les rues puis je rentrai dans un bureau tabac (j’ai arrêté de fumer en 89). Le buraliste me regardai attendant ma demande, je ne savais pas quelles cigarettes acheter (je fumais à l’époque, avant 89, des Dunhill) je lui dis : je voudrais des cigarettes légères. Il me sort un paquet de Camel (ma tante fumait des Camel), je lui dis : non c’est trop fort, j’ai arrêté de fumer mais je suis très stressée il faut absolument que je refume. Il me sort je ne sais plus quoi et m’annonce le prix. Je lui dis alors : ce n’est pas possible, c’est beaucoup trop cher, donnez-moi les cigarettes les moins chères et, je suis repartie avec mon paquet. Et là, mon rêve s’est transformé en cauchemar. J’avais repris des petites rues à la recherche d’une épicerie – pour mon chat – je me suis retrouvée rue de la Pompe (mais pourquoi rue de la Pompe) puis avenue Kléber et j’avais l’air d’une folle dans la rue, en pyjama, ne retrouvant plus mon chemin. Je ne voulais pas pleurer, pas crier, pas me faire remarquer. Alzheimer était en marche… dans mon cauchemar. Voilà, me suis réveillée là-dessus, épuisée.
Je m’en suis remise ce matin en écoutant avec délice Les Nouveaux Chemins qui nous offrent une semaine avec Romain Gary. Cadeau.
"Je considère que le bonheur est incompatible avec une multiplicité de vies, une dispersion de vie quelles que soient l’intensité de ces vies multiples que vous avez, le bonheur est incompatible avec cette expansion de vies. Il faut savoir réduire sa sphère d’intérêt, ses goûts et ses passions à quelque chose de beaucoup plus limité, si on veut être heureux".
Romain Gary.
J’y reviendrai, trop de choses à dire, tellement enrichissant d’écouter, de lire Romain Gary.
Là je reviens de la bibliothèque et, évidemment folle envie de relire Gros-Câlin après avoir écouté l’émission de ce matin. Emprunté aussi (que je n’ai pas lu) La nuit sera calme, puis, pour me divertir, ah ah : Asiles de fous de Régis Jauffret.
"Lorsqu’on a besoin d’étreinte pour être comblé dans ses lacunes, autour des épaules surtout, et dans le creux des reins, et que vous prenez trop conscience des deux bras qui vous manquent, un python de deux mètres vingt fait merveille. Gros-Câlin est capable de m’étreindre ainsi pendant des heures et des heures".
En parlant de ce python il dit :
"Le creux de ma main lui suffit. Il y a en moi une absence terrible de creux de la main".
Pour conclure ce journal du jour puisque je n’en finirai jamais avec ce sujet :
Romain Gary et la mort.
En 1978, lors d'un entretien avec la journaliste Caroline Monney, lorsque celle-ci lui pose la question :
"Vieillir ?" Romain Gary répond "Catastrophe. Mais ça ne m'arrivera pas. Jamais. J'imagine que ce doit être une chose atroce, mais comme moi, je suis incapable de vieillir, j'ai fait un pacte avec ce monsieur là-haut, vous connaissez ? J'ai fait un pacte avec lui aux termes duquel je ne vieillirai jamais."
Romain Gary se suicida le 2 décembre 1980 en se tirant une balle dans la bouche. Il laissa une lettre dans laquelle était notamment écrit : « Aucun rapport avec Jean Seberg » (l'actrice s'étant elle-même suicidée en septembre 1979).
Il fait un temps superbe, en prenant mon café face à la cathédrale ce matin, je ne savais plus si c'était son bon arôme ou la douceur du soleil sur mon visage qui me faisait trouver la vie belle.