jeudi 3 juin 2010

Et patati et patata

J'ai voulu faire un test aujourd'hui, ne pas jouer au golf avec mes deux partenaires habituels : deux septuagénaires, deux vieux quoi, qui me soûlent à ne parler que de leurs maux. Des "tamaloù"! J'avais réservé mon départ avec trois femmes, une à peu près de mon âge les deux autres plus jeunes, la quarantaine!
Mon Dieu que je me suis ennuyée avec elles; elles ont papoté pendant tout le parcours : l'une s'était brûlée le poignet la veille avec la vapeur de sa cocotte minute; l'autre (à peu près le double de mon poids) parlait de ses séances de kiné, de ses problèmes de digestion, la troisième celle de mon âge parlait de ses activités professionnelles, et oui, elle bosse encore, pas comme moi la feignasse à la retraite, elle tient une pharmacie avec son mari. Et que je te raconte tes voyages professionnels...
- Oui, tu comprends, avec Jean-Marie (je change le prénom) on n'a plus le temps de faire les compétitions et moi je travaille trop je suis épuisée le week-end!
En attendant, tu te la pètes sur les greens dans la semaine. Avait-elle besoin de parler si fort pour que je comprenne qu'elle était pharmacienne? Ensuite le sujet de leur conversation fut l'allaitement; la fille de la pharmacienne était enceinte et voulait savoir si elle aurait droit à un mois de congé supplémentaire si elle allaitait? Mais je n'en sais rien moi, je n'ai pas eu d'enfant. (Je pensais à la réplique de Jean Yanne : MAIS JE NE VAIS JAMAIS SUR LES DEPARTEMENTALES! - je ne sais plus exactement ce qu'il disait mais il gueulait et j'avais comme une petite envie de gueuler moi aussi).
Les deux autres n'arrêtaient pas de commenter leurs coups, quand elles les rataient c'était : j'aurai dû aller faire du practice, démarrer à froid ce n'est pas bon (il faisait une chaleur!!!). Ou bien le coup était réussi mais la direction n'était pas la bonne! Et que je te cherche des excuses Si... si... si... j'étais douée la balle serait dans le trou! Bref, elles m'ont terriblement ennuyée.
Je les laissais papoter et marchais devant toute seule. Oui, je sais, je suis une sauvage! Je me disais, perdue dans mes pensées, que décidément je ne suis bien que seule. Je ne suis pas normale : les vieux m'ennuient avec leurs maladies, les femmes me gavent avec leurs commérages. Quand je joue au golf je me concentre sur ma balle au moment de frapper et entre chaque coup, je regarde le paysage et petit miracle encore aujourd'hui sur l'un des plus jolis trous du parcours, j'allais taper ma balle pendant qu'elles papotaient (l'étiquette au golf veut qu'on se taise quand un des joueurs tape sa balle, pfff!) quand je me suis arrêtée. Elles ont cru que j'arrêtais parce qu'elles parlaient et, elles se sont tues; mais que nenni! je m'étais arrêtée parce que je venais de voir un ragondin sorti du plan d'eau qui grignotait je ne sais quoi! J'ai tapé ma balle, il n'a pas bougé. Les trois nanas sont passées loin de lui, peur de se faire mordre, tsss! Je me suis approchée (pas trop tout de même) et je l'ai vu plonger dans l'eau, les poils tout lissés, le museau dépassant, puis, plouf, tête sous l'eau, cul en l'air. Un régal! Bon, c'est vrai, que hors de l'eau c'est un peu dégoûtant et que c'est un animal nuisible, mais j'étais ravie que cette bête vienne me divertir. Je m'étais un peu attardée à l'observer et mes partenaires étaient déjà arrivées au green!

A la réflexion je me dis que c'est moi qui suis agaçante, il m'arrive pourtant parfois d'apprécier mes partenaires...