Propos sur la vie, la mort, le suicide... et la joie de vivre.
Dès que ce sera insupportable à vivre, je peux me tuer.
La mort est l'ultime ligne des choses, chacun d'entre nous doit pouvoir, comme un trésor, comme un viatique, avoir cette possibilité de se conserver en vie à cette limite; et la vie en est encore plus heureuse sous ce jour.
Cette possibilité là, cette dignité du suicide doit être remise en valeur plutôt que de la refuser.
La vie je ne la veux ni courte ni longue; je préfère qu'elle soit un état surgissant et naissant, perpétuellement.
La vie est une intensité. Le temps est une mesure.
Il ne faut pas souhaiter une longue vie aux hommes, car la vie longue n'est pas la vie vive.
Il faut que la vie soit vivante.
On peut être grave et joyeux, il y a des joies graves et profondes, il y a une joyeuseté en compagnie de la solitude et de la mort.
En écoutant et en regardant Pascal Quignard parler ainsi, son beau visage empreint de sérénité, j'éprouvais et ressentais du bonheur; bonheur de vivre et espérance de pouvoir un jour faire l'ultime choix... "dès que ce sera insupportable".
Propos sur la lecture.
Le lecteur doit vouloir perdre son identité et accepter d'être bouleversé pour que les habitudes du quotidien soient chamboulées.
Comme une vague en reflux... une page qui raconte quelque chose qu'on ne veut surtout pas trouver.
Il ne faut pas que tout le monde lise. Il y a un péril à lire; la lecture expose à un péril.
Lire est une aventure, je ne crois pas que les choses soient pour tout le monde sans cesse.
La lecture est pour certains.
Pour moi elle est vitale.
Pascal Quignard interviewé par François Busnel (La grande librairie) à propos de son livre, La barque silencieuse.
J'ai toujours trouvé dans les livres ce que je cherchais.