mardi 8 septembre 2009

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Je vais bientôt revoir mon quartier parisien. Les souvenirs vont affluer. Je ne m'empêcherai pas de passer devant l'atelier, ton atelier, le mien, pendant17 ans. Le nouveau locataire est toujours là quand je passe voir nos anciens voisins. Un jour, il m'a invité à rentrer dans l'atelier, en attendant le retour des voisins. Je suis restée sur le pas de la porte, je n'ai pas pu rentrer, tu n'étais plus là mais je t'ai vu, à droite, devant ton chevalet imposant, brossant la toile en cours, ta palette anarchique sur le billot de boucher, rouge sang, la couleur que tu travaillais. Tu reculais, tu avançais, un va et vient incessant, dressant le bras, la main vers la toile, le regard précis. Nulle couche n'annulait les précédentes. J'ai senti la térébenthine, j'ai respiré ta présence et je suis partie, en m'excusant, les yeux brillants.