lundi 1 novembre 2010

La liberté retrouvée

Ce qu'il y a de merveilleux dans le climat breton c'est sa diversité : hier nous avions une matinée avec des éléments déchaînés sous un ciel gris et humide, aujourd'hui il fallait se pincer pour se croire à la Toussaint! Belle lumière, ciel clair, soleil chaud. Ne pas rester enfermée par un temps pareil, aller faire un parcours sans oublier de regarder le ciel, la couleur des arbres qui ne sont pas encore complètement dégarnis, ramasser quelques châtaignes et, plaisir des yeux avec ces champignons que je ne m'aventurerais pas à ramasser, non seulement parce que je n'y connais rien mais parce qu'ils sont vraiment trop jolis dans leur environnement.




J'étais pratiquement seule sur les greens à l'heure où la plupart déjeunent. Il m'arrive de jouir de ma solitude avec... sérénité? Je te revoyais tirant mon chariot, rouler tes clopes ou fumer un havane quand il y avait une embellie dans nos finances; pas question de taper dans la balle pour toi. Tu avais ta vision du golf : une balade pour m'accompagner, des couleurs qui "n'existaient" que dans ton regard, des mouvements vifs. Un jour tu as fait un tableau qui, m'avais-tu dit, t'avait été inspiré par le golf et que tu avais titré : La liberté retrouvée.



Cardinaux, Huile sur toile, 1980


Il y avait souvent le mot Liberté dans tes titres. J'étais étonnée de voir ces couleurs, qui n'avaient pour moi rien à voir avec le vert des greens; j'y voyais plutôt des mouettes tournoyant au soleil couchant au dessus de l'océan. Ce que j'aime dans tes toiles, c'est que ce que j'y voie change selon mes états d'âme.

Ma solitude... j'en jouissais aussi cette après-midi avec... sensualité? Mes pensées emplies d'odeurs d'herbe mouillée, de feuilles mortes, de champignons. Je n'étais pas vraiment concentrée sur mon jeu puisque je m'arrêtais pour prendre des photos.


J'étais loin des cimetières et de mes chers disparus qui, j'en suis sûre, devaient être heureux, là où ils étaient (?), de me voir aimer ainsi la vie. Oui, aujourd'hui. Mais demain... vraiment, je dis la vérité au moment où je dis : j'aime la vie - je n'ai pas peur de mourir - je veux vivre - je veux mourir. Chaque instant est changeant, chaque instant est vérité. Je suis aussi variable que le climat breton. Je voudrais être légère, je fais semblant d'être légère. Je ne suis pas légère. Je suis d'un insoutenable manque de légèreté. C'est pour cela que je ris souvent, pour faire croire que je suis légère, et insouciante. J'aime être ce que je suis : j'ose dire la vérité.


J'écoutais tout à l'heure l'émission L'humeur vagabonde et je relevais que George Sand pouvait se vanter d'être bourgeoise et communiste. Et pourquoi pas! Surtout quand il s'agit d'une bourgeoise , propriétaire d'une belle maison certes, mais sans le sou. Je suis souvent agacée par les gens qui n'acceptent pas l'idée que l'on puisse être bourgeois et fauché ou riche et de gauche!

"De ses amours tumultueuses et largement commentées dans les gazettes de l’époque, ce sont évidemment les noms de Musset, Chopin, Mérimée ou Jules Sandeau que l’on aura retenus. Mais l’homme qui a partagé quinze années de sa vie et lui a apporté stabilité et bonheur reste encore largement ignoré. Alexandre Manceau, de treize ans son cadet, entre dans sa vie à Nohant, à la Noël 1849."