mercredi 3 novembre 2010

Un billet bâclé

Je pensais parler de l’ego, du moi, du je, du soi mais je me rends compte que je l’ai déjà fait bien souvent. Inutile d’en rajouter. Un ami m’évoquait "ce besoin maladif" des internautes de parler de soi, "de dire ce que l’on fait publiquement". Je répliquai que ce n’était pas une maladie et si je m’en réfère aux écrivains il en est d’excellents qui l’ont fait, de leur vivant. J’écoutais justement samedi dans Répliques dont le thème était : La littérature et la vérité, Camille Laurens et Pierre Jourde parler du moi ou plutôt du soi. Bien sûr cet ami parlait des blogs mais cela vaut aussi pour eux, pour ceux qui en font leur journal. En introduction de l’émission, ce texte paru dans Le Monde en avril 2010, de Thomas Clerc :

"La littérature contemporaine s’incarne dans l’écriture de soi exemplairement et, incontestable est le retour du sujet, que l’on observe depuis les années 1980. Fait mal compris. Ce retour est salutaire puisqu’il a permis l’explosion de la sphère autobiographique, qui est ce qui est arrivé de mieux à la littérature française des trente dernières années ? Ce retour n’est pas réactionnaire ; en effet ce n’est pas le vieux sujet qui revient mais un autre traversé par de multiples polarités ; mais Je est toujours pluriel."

Le Je qui revient n’est pas ce Moi qu’on accuse d’être narcissique. Parler de l’écriture de Soi est plus littéraire que parler de l’écriture du Moi. L’auteur s’expose, se met en danger.

[Au moment où j’écris ceci m’arrive une lettre, il s’agit bien d’une lettre (par mail) qui me chavire ou plutôt me déstabilise complètement. Je ne sais plus ce que je suis en train d’écrire, ah oui, le Je, le Moi, le Soi… mais là je m’en fous complètement, une seule chose compte, l’Autre. Je poursuivrais demain mon sujet avec un texte magnifique de Renaud Camus, mais là j’ai juste envie de tout éteindre. Je devais mettre quelques liens mais tout se bouscule dans mes pensées. Ne pas répondre tout de suite à cette lettre, attendre que mon pouls se calme. Relire cette lettre posément, plus tard. Si ça ce n'est pas de l'écriture "vérité"! Je n'ai pas dit littérature vérité. Rideau.]