Lundi 27 février.
22 h.
C'est idiot je le sais de penser à lui tout le temps. Si je n'ai pas quelqu'un à qui penser j'ai l'impression de vivre pour rien. Penser à lui donne un sens à mes journées.
En ce moment je suis assez perturbée par ce carcinome qu'on m'a retiré. Ai-je bien fait de dire que je préférai les visites de contrôle tous les six mois plutôt qu'une extension d'exérèse? Le dermato m'a laissé le choix me disant qu'il n'y avait pas d'obligation ni de risque majeur sinon celui d'une réapparition (0_0).
Je le revois fin juin, je verrai à ce moment-là si il faut reprogrammer un intervention en septembre ou octobre. J'avais envie de passer le printemps et l'été tranquillement même si je n'ai plus le droit de m'exposer au soleil. Il faut deux mois de cicatrisation, c'est pénible, j'espère malgré tout ne pas avoir à recommencer.
C'est dit, je ne veux plus en parler.
On va me retirer les fils demain.
Et lui, lui qui prend le temps chaque jour, de m'écrire. Bientôt il va s'exiler définitivement en Chine; ce ne seront plus 1200 km qui nous sépareront mais dix fois plus. de Paris à Shanghai il y a 10158 km, on peut rajouter 485 km pour Quimper! Mais qu'importe tous ces milliers de kilomètres puisque de toute façon même en faisant 1200 km l'année dernière je n'ai pas pu le voir. J'ai cru mourir de chagrin, je lui en ai voulu. Heureusement je n'avais pas fait ce voyage que pour le rencontrer, c'était mon voyage annuel, mon merveilleux voyage, pour revoir mon lac aimé, le Léman. Mais depuis j'ai tout oublié et aujourd'hui je ne suis vraiment plus amoureuse de lui. On ne peut pas aimer longtemps quelqu'un qui ne partage rien de concret, de réel avec vous. Je m’accommode de son "indifférence" d'ailleurs je ne sais pas si c'est de l'indifférence, c'est plutôt de la réserve qu'il a à mon égard. Il sait aussi qu'avec moi il ne faut pas être trop bon parce qu'alors je craque, je m'épanche, que je pourrais prendre la bonté pour de la tendresse et bientôt pour de l'amour. Avec moi, il faut rester sur ses gardes.