On peut réécouter l'émission : La création du possible, qui m'a vivement intéressée, Paul Audi parle aussi de Romain Gary (mon cher Gary), auquel il a consacré un livre "Je me suis toujours été un autre" (Christian Bourgois 2005), de Nietzsche, avec enthousiasme et admiration. Il est l'auteur d'une douzaine d'ouvrages, consacrés pour la plupart aux rapports de l'éthique et de l'esthétique.
Introduction à l'émission de ce matin :
"Aujourd’hui nous allons parler de la création du possible. Ce qui revient à évoquer tout ce qui rend supportable la traversée de la vie, en particulier le travail de la pensée, l’art, l’amour. Nous allons réfléchir sur cette énergie du désespoir qui parvient à prendre de vitesse le nihilisme ambiant qui souvent entrave la création de soi. Nous allons tenter de dessiner les contours de ce que le philosophe Paul Audi, notre invité, né en 1963 au Liban, désigne comme étant une « éthique de la réjouissance ». Ce n’est pas pour rien qu’un de ces livres sur Romain Gary s’appelle « La fin de l’impossible » (2005). Et qu’un récent recueil de ses articles a pour titre « Jubilations ». Il s’ouvre sur une merveilleuse étude sur Picasso dont la bouche était toujours prête à avaler le soleil. C’est que Paul Audi préférera toujours le miracle de la grâce, l’excédent de forces, au mirage kitsch, ou aux corps alanguis. Il préfèrera dire oui aux exigences de la création plutôt que conjurer toute jouissance possible. Pourquoi alors parler d’éthique ? Parce l’éthique est ici justement ce qui relève de ce « travail sur soi » destiné à rendre la vie possible. Et pourquoi parler de réjouissance ? Parce que, contrairement au bonheur, la réjouissance n’est pas un état, mais la manière dont la vie se reprend par amour de soi et déploie au maximum ses possibilités."