Ce petit écriteau était amusant dans un passage qui fait référence à l'existentialisme :
Emploi du temps
de l'existentialiste
Type : pauvre
Au printemps et en été :
de 11 h à 1 h : bain de soleil
au Flore.
A 1 h : déjeuner, le plus souvent
à crédit, dans l'un des bistros du
quartier. L'un de ces bistros, rue
Jacob, est familièrement appelé :
"Les Assassins".
De 3 h à 6 h : café, au Flore.
De 6 h à 6 h 1/2 : travail dans
l'une des chambres où l'un des
rares existentialistes a pu,
jusqu'à présent se maintenir.
De 6 h 1/2 à 8 h : Flore.
De 8 h à minuit : Bar Vert.
De minuit à 10 h du matin :
Tabou.
Le dimanche, le Flore est
remplacé par les Deux Magots.
Le samedi, le Tabou par le
Bal Nègre.
1945 : l'existentialisme
Sartre et Beauvoir se retrouvent au premier plan d'une actualité médiatique qui n'a que peu à voir avec leurs oeuvres.
La joie de vivre débridée qui suit la Libération, les excentricités des zazous, qui paraissent à certains le comble de la décadence, sont baptisées "existentialistes". C'est le début d'un malentendu. cet existentialisme folklorique est aux antipodes de la difficile philosophie de l'existence exposée dans L'Etre et le Néant en 1943. Les journalistes n'en ont cure : ils cherchent l'anecdote scandaleuse, poursuivent les écrivains dans les cafés qu'ils fréquentent, dans les caves de Saint-Germain-des-Prés où l'on danse le be-bop et écoute du bon jazz; le Tabou, la Rose Rouge. Boris Vian s'y déchaîne sur sa trompette. Juliette Gréco chante "Dans la rue des Blancs-Manteaux", composée pour Huis clos.
Les curieux se pressent au Café de Flore et aux Deux Magots dans l'espoir de voir quelles tables occupent le "pape de l'existentialisme" et "la Grande Sartreuse", surnommée aussi "Notre-Dame de Sartre".
La légende du Saint-Germain-des-Prés "existentialiste" se forge à partir de 1945. On rencontre Sartre et Beauvoir au Deux Magots, comme au café Procope (avec Boris et Michelle Vian ici).
Et ci-dessous : moi et mes petites parisiennes existentialistes
au Flore en 2009