Elle y écrit son mépris, sa haine pour tout ce qui l’entoure, les hommes, les femmes, les livres, les actrices, les épouses, rien ni personne ne sont épargnés.
Je voulais en savoir plus sur cette femme, écrivain, dont je n’ai rien lu.
Dorothy Parker 1893 - 1967
Sur les traces de Dorothy Parker… retrouvée à Manhattan
Dans les années 1920, le “Cercle vicieux”, réuni à l'hôtel Algonquin, régnait sur la vie intellectuelle et mondaine new-yorkaise. L'écrivaine* et chroniqueuse Dorothy Parker n'y était pas la moins caustique.
Sur la 44e rue, côté ouest, nul édifice ne lui conteste la vedette. On ne peut pas dire pourtant que le bâtiment soit spectaculaire. Treize étages, une élégante et discrète façade de brique et de stuc de style American Renaissance, encadrée par de sages alignements de bow windows : rien n'attire vraiment le regard vers cet immeuble new-yorkais plutôt moins imposant que ses voisins, tapi entre les Ve et VIe avenues, au milieu d'une rue plongée dans l'ombre et perpétuellement encombrée de taxis. Qu'importe, l'hôtel Algonquin n'a pas besoin de se faire remarquer pour exister – son passé, sa réputation parlent pour lui. A quelques mètres, sur le même trottoir, un autre établissement hôtelier lui a brièvement fait de l'ombre ce printemps : il s'agit du Sofitel et son fronton doré, théâtre des prémices de l'affaire Strauss-Kahn, mais dont l'éphémère vedettariat n'a pas déplacé longtemps les foules.
Soyons francs : l'Algonquin, lui non plus, n'est pas assailli par les badauds en ce chaud jour de mai. Dans le lobby aux boiseries sombres, on ne croise que les clients de l'hôtel, nul curieux. Dans le restaurant, personne. Il s'agit pourtant d'un haut lieu de mémoire, de pèlerinage possible, pour les amoureux de la littérature en général, et les membres de l'aimable secte des admirateurs de Dorothy Parker (1893-1967) en particulier. Nombreux furent en fait, depuis plus d'un siècle – l'hôtel a ouvert ses portes en 1902 –, les artistes, les hommes et femmes de lettres à fréquenter l'établissement. Gertrude Stein, Sinclair Lewis, Sartre et Beauvoir, notamment, y sont descendus de temps à autre. Dans les premières décennies du XXe siècle, on y croisait Mary Pickford, John Barrymore et Douglas Fairbanks, ou encore Lillian Gish venue prendre le thé avec James Agee et Charles Laughton. On dit aussi que c'est à Algonquin qu'en 1949 William Faulkner mûrit et écrivit son discours de réception du prix Nobel de littérature.
(Source Télérama, pour lire la suite…)
* La féminisation des mots masculins m’écorche la vue et l’ouïe ! C’est détestable.
Algonquin Roundtable cartoon by Al Hirschfeld
Court extrait (1'49) à écouter ici pour un aperçu du style de ses poèmes "concentré de mauvais foi venimeuse" (dixit Télérama).
"Quelle teigneuse, cette Dorothy Parker ! Ecrivain, critique littéraire et théâtrale, la caustique Américaine (1893-1967) n’épargnait personne dans ses écrits cruels. Ses poèmes publiés dans “Vanity Fair” sont pour la première fois réunis en français dans “Hymnes à la haine” (Phoebus Libretto), un recueil dont Christine Ferniot nous lit un extrait."
Micro Fiction, écouter ci-dessous son poème sur la famille et les raseurs qui m'a fait tendre l'oreille particulièrement!
"Je hais les Femmes : Elles me portent sur les nerfs.
Il y a les Femmes d'Intérieur...
Ce sont les pires
Chaque instant est ficelé de Bonheur,
Elles respirent avec méthode
Et pour l'éternité se hâtent à grand pas vers la maison
Où il faut surveiller le dîner...
Il y a aussi les douces
Qui disent avec un tendre sourire « l'argent ne fait pas le bonheur »
Et ne cessent de me faire admirer leur robe
En me confiant : « je l'ai faite moi-même »...
Et vont épluchant les pages féminines des magazines,
Toujours à essayer de nouvelles recettes...
Ah, que je les hais, ces sortes de femmes !
Et puis il y a les Petites Fleurs Sensibles [...]
Et puis, il y a celles qui ont toujours des Ennuis [...]
Et puis, il y a les Madame-Je-Sais-Tout [...]"
=0=0=0=
Je hais les Hommes :
Ils ont le don de m’irriter.
[...] Et puis il y a les Monsieur Muscle…
Vrais Spécimens de l’Homme des Cavernes…
Tout ce qu’ils mangent, ils le mangent cru,
Font trempette dans des bains d’eau glacée,
Laissent tâter leurs biceps à la ronde,
Parlent haut
En n’usant que des termes anglo-saxons du genre bref,
Ne cessent d’ouvrir les fenêtres
Et de donner des tapes dans le dos des gens
En leur disant qu’ils ont besoin de faire de l’exercice … [...]