Ma nuit fut au rythme des mouvements du lac, agitée.
Réveil tôt donc sur un ciel gris et un lac de plus en plus furieux ! Bigre, impossible d’envisager de prendre le bateau pour me rendre à Lausanne, j’ai le mal de mer.
J’appelle mon amie-blogueuse et laisse un message sur son répondeur. Elle doit travailler ce matin.
C’est mon dernier jour à Evian, je ne vais tout de même pas rester toute la journée à l’hôtel !
Bon, réfléchissons. Je peux éventuellement aller à Lausanne en voiture, une heure et quart de route me dit l’hôtelier. Demain je reprends la route et j’ai l’intention de faire 800 kilomètres dans la journée ; il faut peut-être que je n’en fasse pas trop aujourd’hui.
Après un bon petit déj. puis un café serré en fin de matinée en lisant la presse régionale (Le Dauphiné Libéré), il est déjà midi et je n’ai pas eu de réponse de l’amie Lausannoise. Je la rappelle et laisse un nouveau message. Je me décide à aller jusqu’à Montreux et de là peut-être jusqu’à Martigny pour voir une expo à la Fondation Gianadda.
C’est vraiment fou, vingt cinq ans plus tard, évidemment rien n’a changé le long du lac et j’ai l’impression d’avoir fait cette route la veille jusqu’à Saint Gingolph. A la frontière je ralentis, j’ouvre ma fenêtre, les douaniers me saluent en me faisant signe de passer.
J’arrive à Montreux, là pour le coup j’ai l’impression que la circulation est plus compliquée, beaucoup de voitures, je voudrais me garer, mais où et, de plus je n’ai pas de monnaie suisse pour payer les parcmètres. Je trouve une place, sauvée, c’est gratuit jusqu’à 14 heures.
Promenade le long du lac carrément calme ici ; étonnant. Je suis sur la Riviera suisse ! Le ciel lui est à peu près celui d’Evian.
Mon amie m’appelle. Je lui redis ce que contenait mon message : c’était la tempête à Evian et j’ai craint le mal de mer. Je suis à Montreux, ne voulez-vous pas venir jusqu’ici en voiture ? Pas de voiture et pas le temps de prendre le train ce que je comprends. Moi j’ai la flegme de pousser jusqu’à Lausanne et puis, d’après son emploi du temps, nous n’aurions le temps de nous voir que cinq minutes. Dommage, j’y pensais beaucoup à cette rencontre, c’est la faute au temps dans tous les sens du terme. Bye bye, à bientôt sur la Toile. Elle a une jolie voix et un accent charmant, pas suisse du tout :)
Je prends mes dernières photos, plus de batterie sur mon appareil !
Plénitude 1985 de André Ramseyer – 1914
Cette sculpture me fait penser à celles de Bernar Venet qui expose ses spirales d’acier à Versailles en ce moment. Après Koons et Murakami, Versailles (Jean-Jacques Aillagon) poursuit cette démarche d’exposer des œuvres contemporaines mettant en opposition une architecture moderne avec le classicisme du Château de Versailles, ce qui est encore sujet à polémiques!
Les courbes de mes sculptures contrasteront avec la géométrie angulaire des jardins tandis qu’elles accompagneront les contours circulaires du bassin d’Apollon et du Grand Canal.
Bernar Venet.
Je n’ai pas envie de déjeuner à Montreux, je grignote deux galettes bretonnes dans ma voiture et je décide d’aller à Vevey. Je me souviens de cette route avec toi mon aimé ; nous nous régalions de ce paysage où nous apercevions des champs de vignes à perte de vue. Je passe devant le château de Chillon, que j’ai déjà visité. Quand je suis sur cette route, je pense toujours à Charlie Chaplin, enterré près de Vevey ; bientôt un musée lui sera consacré. En attendant on peut parcourir le livre numérique (photos somptueuses) qui donne un bel aperçu de ce que sera ce musée. Une bonne occasion de revenir en Suisse en 2013 et… peut-être avant, je l’espère.
Crédit photo : Bercar pour Google Earth
Crédit photo : Cardega pour Google Earth
Pomme de terre littéraire. 19,00
Grosse pomme de terre farcie au jambon, fromage, cornichons
et sauce yogourt servie avec une salade de saison
mais je ne sais pas convertir les francs suisses en euros. Là, je me demande si ça ne fait pas cher la patate ! Hum ! Je me renseigne, ils prennent les euros en espèces, mais je vais me contenter d’un feuilleté tomates-mozarella avec un thé.
Je pense soudain que je ne dois pas être si loin de l’endroit où habite un autre ami-blogueur, à vrai dire je n’en sais rien ; j’aurais peut-être dû solliciter une rencontre ? Je crois qu’il m’aurait intimidée mais nous aurions eu un sujet pour combler les silences, le golf ! On se laisse aller à écrire des commentaires en toute liberté mais est-on vraiment à l’aise lorsque l’on concrétise le virtuel ?
Mon encas arrive, l’endroit est agréable, manque un petit sourire de la serveuse. Je ne m’attarde pas, finalement je n’étais si loin de Lausanne. Je m’arrête dans une boutique en voyant des couteaux suisses en vitrine ; c’est du chocolat, miam, j’en achète un.
J'ai vraiment envie de revenir à Vevey et d'y passer plus de temps que celui d'un déjeuner sur le pouce.
Je repars vers Martigny, il n’est que 14 h 30, cela me laisse le temps d’arriver tranquillement et de voir la très belle exposition de Renoir à Szafran. Evidemment, une promenade dans le parc de la Fondation s’impose et, je m’attarde sur une sculpture de Jean Arp,
Jean Arp, Roue oriflamme
encore des cercles en acier et, surprise, Bernar Venet est aussi présent. Dommage que je ne puisse prendre de photos, fichue batterie, car le parc offre une belle vue sur les montagnes. Je me dis que je reviendrai l’année prochaine, sous un ciel moins gris, il faut y passer la journée pour tout voir : le musée gallo-romain, le musée de l’automobile etc. Il est temps de rentrer.
Le lac est toujours agité à Evian.
Mes vacances sont finies. Je vais rentrer la tête pleine d’images, de sons, de lumières, de souvenirs ; j’étais partie un peu angoissée à Chamonix, Evian n’était pas programmé, et tout fut magique.
Je recharge quelques minutes la batterie de mon appareil de photo.
Je filme une dernière fois le lac de ma chambre.
"Il pleut
Sur le jardin, sur le rivage
Et si j'ai de l'eau dans les yeux
C'est qu'il me pleut
Sur le visage."
(A suivre)