Mercredi 8 septembre
Je me suis réveillée très tôt. Il fallait que je sois prête, je ne savais pas quel allait être le "programme" de cette journée, celui-ci ne dépendait pas de moi.
Mon téléphone sonna, enfin. Je m’attendais au pire, en espérant le meilleur, c’est-à-dire, pouvoir prendre du temps… avoir du temps… avoir le temps… de ne rien faire… de se taire… un temps infini…
Mon cœur battait la chamade, j’avais les joues en feu, une seule étincelle aurait pu m’enflammer, m’incendier ?
Je dus me rendre à l’évidence : le temps ne sera pas infini mais infiniment fugace. "Oxymorante" je suis. Je me souviens qu’il me l’avait dit et cela m’avait fait sourire.
Je ne peux pas déjeuner, je n’ai pas faim, je ne suis qu’attente.
Attente. Tumulte d’angoisse suscité par l’attente de l’être aimé, au gré de menus retards (rendez-vous, téléphones, lettres, retours).
« Suis-je amoureux ? – Oui, puisque j’attends ». L’autre, lui, n’attend jamais. Parfois je veux jouer à celui qui n’attend pas ; j’essaye de m’occuper ailleurs, d’arriver en retard ; mais à ce jeu, je perds toujours : quoi que je fasse, je me retrouve désoeuvré, exact, voire en avance. L’identité fatale de l’amoureux n’est rien d’autre que : je suis celui qui attend.
Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux, L’attente.
Mais après l’attente… je n’ai plus compté le temps. Je ne saurai dire s’il fut infini ou fugace. J’ai simplement eu l’impression qu’il s’était inversé en, fugacement infini.
Il avait accepté de « se compromettre pour moi ». C'était pour moi une preuve d'amour.
Ce soir en transcrivant cette journée, je pense aux amours contingentes de Sartre et Beauvoir.
L’amour nécessaire et l’amour contingent(e).
La veille j’avais vécu un cauchemar, ce mercredi-là je vivais un rêve. Je pouvais finir mon séjour dans la joie et la sérénité - apaisée et retrouver tes amis que j'aime tant.
« Il y a toujours dans la vie une peau que vous n’oublierez jamais ». J’avais entendu cette phrase dans les Nouveaux Chemins dont le sujet était : le toucher dans une semaine sur les cinq sens .
A suivre...
Je me suis réveillée très tôt. Il fallait que je sois prête, je ne savais pas quel allait être le "programme" de cette journée, celui-ci ne dépendait pas de moi.
Mon téléphone sonna, enfin. Je m’attendais au pire, en espérant le meilleur, c’est-à-dire, pouvoir prendre du temps… avoir du temps… avoir le temps… de ne rien faire… de se taire… un temps infini…
Mon cœur battait la chamade, j’avais les joues en feu, une seule étincelle aurait pu m’enflammer, m’incendier ?
Je dus me rendre à l’évidence : le temps ne sera pas infini mais infiniment fugace. "Oxymorante" je suis. Je me souviens qu’il me l’avait dit et cela m’avait fait sourire.
Je ne peux pas déjeuner, je n’ai pas faim, je ne suis qu’attente.
Attente. Tumulte d’angoisse suscité par l’attente de l’être aimé, au gré de menus retards (rendez-vous, téléphones, lettres, retours).
« Suis-je amoureux ? – Oui, puisque j’attends ». L’autre, lui, n’attend jamais. Parfois je veux jouer à celui qui n’attend pas ; j’essaye de m’occuper ailleurs, d’arriver en retard ; mais à ce jeu, je perds toujours : quoi que je fasse, je me retrouve désoeuvré, exact, voire en avance. L’identité fatale de l’amoureux n’est rien d’autre que : je suis celui qui attend.
Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux, L’attente.
Mais après l’attente… je n’ai plus compté le temps. Je ne saurai dire s’il fut infini ou fugace. J’ai simplement eu l’impression qu’il s’était inversé en, fugacement infini.
Il avait accepté de « se compromettre pour moi ». C'était pour moi une preuve d'amour.
Ce soir en transcrivant cette journée, je pense aux amours contingentes de Sartre et Beauvoir.
L’amour nécessaire et l’amour contingent(e).
La veille j’avais vécu un cauchemar, ce mercredi-là je vivais un rêve. Je pouvais finir mon séjour dans la joie et la sérénité - apaisée et retrouver tes amis que j'aime tant.
« Il y a toujours dans la vie une peau que vous n’oublierez jamais ». J’avais entendu cette phrase dans les Nouveaux Chemins dont le sujet était : le toucher dans une semaine sur les cinq sens .
A suivre...