mardi 14 septembre 2010

L'aller

Lundi6 septembre.
J’appelle un taxi. Il pleut des cordes. Il arrive. Sale temps dis-je au chauffeur. Superbe me répond-il, ça fait ressortir le bronzage !
- Vous allez où ?
- A la gare.
- Oui mais dans quelle région ?
- A Paris.
- Ma pauvre dame!

Dans le train.
La vieille dame est arrivée accompagnée par un agent de la SNCF. Elle s’est assise, difficilement, dans notre compartiment, elle avait un visage avenant. Elle a posé sa canne sur la tablette, en empiétant sur celle de sa jeune voisine qui était en face de moi ; l’ordinateur de la jeune fille bloquait le passage de la canne ; j’ai pris la canne, je l’ai retournée pour la poser dans l’autre sens. La vieille dame m’a remerciée. La jeune fille la regardait de biais, avec un air de dire : elle m’embête avec sa canne la vieille. Je me disais que j’avais encore quelques belles années devant moi, mais je savais - au contraire de la jeune fille qui n’y songeait pas un instant, et c’est bien normal – qu’un jour peut-être je serais comme elle. A ma gauche, un homme jeune également sur son ordinateur. Sinon, une majorité de retraité(e)s dans le train ; il n’y a plus que des vieux qui voyagent ! et un très mignon king charles!


Le voyage ne m’a pas paru long : lecture, j’ai terminé Isabelle de Bourbon-Parme, Je meurs d’amour pour toi… d’ Elizabeth Badinter, j’ai rêvassé en regardant le paysage,


le ciel était bien sombre


mais allait s'éclaircir en se rapprochant de Paris.
J’avais le cœur rempli de joie à l’idée de revoir mes amis et plein d’enthousiasme à l’idée d’en rencontrer de nouveaux.
Quatre heures et demie plus tard… dans le bain parisien, veille de grève, les taxis se font rares, ils arrivent au compte-gouttes et dès qu'il y en a un, ils sont pour les personnes prioritaires et j'aperçois d'ailleurs, la vieille dame de mon compartiment sur un fauteuil roulant avec un accompagnateur SNCF dans cette zone.


il m’aura fallu faire la queue une heure quinze pour monter enfin dans un taxi. S’il n’y avait pas d’escaliers dans le métro, sûr je l’aurais pris, mais avec la valise même à roulettes il faut se coltiner les escaliers en portant celle-ci. Le jeune chauffeur de taxi malgré son GPS a complètement raté le parcours, il était paumé et au lieu de m’arrêter à la bonne adresse, il tournait en rond. Je voyais le compteur qui affichait une somme conséquente et je lui dis, agacée – car il repartait sur le boulevard – laissez-moi là je me débrouillerai; j’avais reconnu le métro près du studio, je savais que je n’étais plus bien loin.

A suivre…