Sur les NCC cette semaine, Michel Foucault.
Aujourd'hui L'histoire de la sexualité.
S'appuyant -entre autre - sur l'exemple de la téléréalité, Loft Story et son "confessionnal", Raphaël Enthoven, lit cet extrait du texte de Michel Foucault sur l'aveu :
"L'aveu de la vérité s'est inscrit au coeur des procédures d'individualisation par le pouvoir, nous sommes devenus une société singulièrement avouante.
On avoue ses crimes, on avoue ses péchés, on avoue ses pensées et ses désirs, on avoue son passé et ses rêves, on avoue ses maladies et ses misères, on s'emploie avec la plus grande exactitude à dire ce qu'il y a de plus difficile à dire, on avoue en public et en privé, à ses parents, à ses éducateurs, à son médecin, à ceux qu'on aime, on se fait à soi-même - dans le plaisir et dans la peine - les aveux impossibles à tout autre, et dont on fait des livres; on avoue ou on est forcé d'avouer; quand il n'est pas spontané ou imposé par quelque impératif intérieur, l'aveu est extorqué, on le débusque dans l'âme, on l'arrache au corps, depuis le Moyen-Age. La torture l'accompagne comme une ombre et le soutien quand il se dérobe, noir jumeau, comme la tendresse la plus désarmée, le plus sanglant des pouvoirs ont besoin de confession.
L'homme en occident est devenu une bête d'aveux."
[...]
"L'ironie du dispositif de l'aveu, c'est qu'il nous fait croire qu'il y va de notre libération".
Le tout est de tout dire, et je manque de mots
Et je manque de temps, et je manque d'audace
Je rêve et je dévide au hasard mes images
J'ai mal vécu, et mal appris à parler clair.
Paul Eluard