dimanche 14 février 2010

Il est grand temps que l'hiver se termine

Il y a comme une lumière de printemps dans le ciel ce matin.
Je vais aller taper la balle pour chasser le spleen qui me gagne depuis hier.
Il est grand temps que l'hiver se termine et que j'aille respirer un peu la mer ou n'importe quelle nature enchanteresse. Ce doit être l'enfermement qui attise cette mélancolie. Pourtant, j'aime aussi ce temps qui nous oblige presque à rester douillettement, à lire.
Je passe de Virginia W. à Simone de B., du Journal de l'une à l'essai sur La vieillesse de l'autre. Et, je suis étonnée de me surprendre à rire en lisant Simone de Beauvoir, c'est tellement dramatique que çà me met en joie. Je dois être un peu folle.
Il est grand temps que l'hiver se termine!

"J'ai besoin de solitude; j'ai besoin d'espace; j'ai besoin d'air; j'ai besoin d'être entourée de champs nus, de sentir mes jambes arpenter les route; besoin de sommeil et d'une vie tout animale. Mon cerveau est trop actif. Il travaille, il produit un article sur Christina Rossetti et déjà se prépare à traiter de ceci ou cela".
Virginia Woolf, Journal (mercredi 15 octobre 1930)

"Hippocrate est le premier à avoir comparé les étapes de la vie humaine aux quatre saisons de la nature, et la vieillesse à l'hiver. Dans plusieurs de ses livres et en particulier dans ses aphorismes, il a recueilli sur les vieillards des observations exactes. (Ils ont moins besoin de nourriture que les jeunes. Ils souffrent de difficultés respiratoires, de catharres entraînant des accès de toux, de dyaurie, de douleurs des articulations, de maladie des reins, de vertiges, d'apoplexie, de cachexie, de prurit généralisé, d'ensommeillement; ils expulsent de l'eau par les intestins, les yeux, les narines; ils ont souvent la cataracte; leur vue est basse, ils entendent mal). Dans tous les domaines il leur conseille la modération, mais aussi de ne pas interrompre leurs activités."
[...]
"Paracelse au XVIè siècle dit : l'homme est un composé chimique et la vieillesse une auto-intoxication".
Simone de Beauvoir, La vieillesse (chapitre vieillesse et biologie).

J'étais morte de rire dans mon lit hier soir en lisant cela. L'eau me sortait par les yeux! Pas encore par les narines.