vendredi 12 février 2010

La Ménagerie de verre

... ne manquait pas de souffle et j'ai passé une excellente soirée, au Théâtre de Cornouaille, avec cette pièce de Tennessee Williams.





Dommage que cette vidéo s'arrête avant la scène du baiser entre Laura et Jim.
Saint-Louis, au nord des États-Unis. Tom, le narrateur, évoque les années de vache enragée, passées entre sa mère et sa sœur, après la fuite d’un père qui les a abandonnés. Tom revient sur son passé et retrouve le sinistre appartement d’autrefois pour revivre quelques scènes suspendues dans le temps… Sa mère supplie Tom d’organiser une rencontre avec un copain d’atelier qui pourrait accepter d’épouser sa sœur Laura. Une « jeune fille en verre », timide et complexée, aussi fragile que sa collection d’animaux miniatures.
Agathe Molière (un nom prédestiné), qui interprète Laura, est évanescente, lumineuse comme ses objets de verre qu'elle chérit et Luce Mouchel, Amanda, la mère, magnifique tout à la fois drôle, hystérique, sensuelle, excessive.

J'avais crains que ce soit trop long, mais j'aurais presque souhaité que les deux heures de spectacles se poursuivent encore un peu. Point n'est besoin d'acteurs, d'actrices nommés, nominés, renommés, pour nous faire vibrer. Et ceux de cette pièce ont tous en eux cette flamme qui brûle en eux, embrase la scène et la salle pleine à craquer de spectateurs enchantés.

Je ne peux dire mieux que la critique ici dont je retiens ces extraits :

"Stéphane Facco (Tom), enragé et tendre, torride avec son envie dévorante de prendre le large et sa sensualité à la Marlon Brando dans Un tramway nommé désir. Telle Luce Mouchel (Amanda), follement drôle, humaine et caricaturale en mère-enfant hystérique et possessive, tour à tour « sorcière bien aimée », Scarlett O’Hara, Grace Kelly ou Blanche-Neige attendant son prince charmant dans son cercueil de verre.

Mais on se souviendra surtout longtemps de la bouleversante Agathe Molière, si légère et grave, touchée par la grâce dans ce rôle de Laura, qu’elle interprète avec une finesse rare. Tous, virtuoses de leur corps, impriment à la pièce un rythme digne des grands mélos américains, où des incendies de douce poésie (ah… la scène de la danse et du baiser de Laura et Jim, interprété par un Michaêl Abiteboul tout en nuances) côtoient une violence débridée".

Longtemps j'ai cru que le théâtre contemporain était ennuyeux mais quelle erreur.