William Saurin, trop bon pour lui.
Ce sujet me tient à coeur. J'ai eu "la chance" de bénéficier de l'ASS (Allocation Spécifique de Solidarité) pendant quelques années, oui c'est incroyable de dire "la chance" (quand il s'agit de vivre avec 450 euros par mois) et quand j'entends aujourd'hui dire que, peut-être, les chômeurs qui arrivent en fin de droits n'auront plus droit à rien juste qu'à crever, je suis révoltée.
L'ASS ne permet que de survivre, de ne pas aller (et encore) fouiller dans les poubelles pour trouver quelques déchets à se mettre sous la dent, quand on a "la chance " (encore elle) d'avoir une famille qui, avec délicatesse, vous apporte quelques conserves et autres nourritures parce que vous ne voulez pas aller aux resto du coeur ou, tout aussi humiliant, à la banque alimentaire. Oui, c'est difficile d'imaginer qu'une ancien salariée, cadre, puisse un jour se retrouver dans cette situation. (Heureusement, aujourd'hui, je ne survis plus, je vis, je revis, je redouble de vie et je n'ai plus le même regard sur les SDF; pourtant, je le sais, j'ai retrouvé mes habitudes de bourgeoise; on ne change pas toute une vie et l'éducation que l'on a reçue reste notre empreinte pour toujours).
Comment vont vivre ces nouveaux chômeurs sans droits, trop vieux pour espérer retrouver un job, même le plus humble? Bien sûr, les chômeurs ne doivent pas vouloir être des assistés permanents, les jeunes doivent mettre toute leur énergie pour trouver un job mais les salariés que l'on licencie à la cinquantaine, ceux-là épuisent rapidement leur énergie devant les refus de employeurs.
Bien sûr, il n'y a pas que les chômeurs qui rament, les artistes aussi, ceux qui tentent de vivre de leur création, sans aucune aide et puis, la liste des injustices serait longue.
Je ne sais pas quelles sont les solutions mais je me sens solidaire des plus démunis.
(Demain j'essaie de trouver des raisons de rire et de sourire... d'ailleurs, aujourd'hui je me suis éclatée sur les greens. Indécence? Sûrement! mais j'ai payé mes années de galère leur pesant de privations et, de fin de droits je suis passée au droit... de vivre, enfin.)