mercredi 22 septembre 2010

L'automate

Certains aiment le son d'autres pas, on peut donc maintenant, mettre le son ou pas pour lire ces billets;o). C'est intéressant d'ailleurs cette idée d'arrêter le son. Sans la gnossienne de Satie, je pense que la lecture en est différente, peut-être moins mélancolique? plus acérée? plus brutale? moins enveloppée, c'est sûr.

Ce fut une journée d'une douceur exquise : douceur de l'air, de la température, de la lumière, et des mots... Le long des quais, de l'autre côté, je voyais un homme qui faisait un travail de titan; il débroussaillait la falaise du mont Frugy





Ils devaient être plusieurs - mais je ne les voyais pas - à faire ce travail car j'entendais le bruit infernal des scies et tronçonneuses.

Dans les rues du centre-ville, l'ambiance était calme, les touristes partis la ville retrouvait son charme. Au coin d'une rue près de la cathédrale, cette "statue" humaine. J'ai hésité à la photographier; je l'ai fait.


Je la trouvais un peu bouleversante dans son rôle d'automate. J'ai mis deux pièces dans sa petite boîte, alors elle a bougé et souri


puis elle m'a remercié en mettant la main sur son coeur.


Elle s'est assise ensuite pour mettre la monnaie qui était dans sa boîte dans son petit sac. Je me suis approchée d'elle, je m'en voulais de l'avoir prise en photos et je lui ai parlé. Elle était très fine, on aurait dit une porcelaine; je lui ai demandé si ça l'avait gêné que je la prenne en photos, elle m'a dit non; je lui ai demandé combien de temps elle tenait sans bouger et elle m'a répondu : aussi longtemps qu'on ne me prend pas en photo et elle a ri. Elle m'a touchée. J'ai remis une pièce dans sa boîte.

Je suis allée prendre un thé puis je suis rentrée, pensive. Mais de bonnes nouvelles m'attendaient.

Je regardais en fin d'après-midi le soleil pénétrer dans cette toile, à travers les petits carreaux de la fenêtre, mettant la lumière sur un morceau du tableau


et chose étonnante, je découvrais des couleurs que l'on ne devinait pas sans la regarder à la loupe, comme si, le soleil transperçait la toile à la manière de la réflectographie infrarouge. Elle est d'un rouge vif, violent, traversé de signes noirs comme une calligraphie dessinée par des oiseaux. Son titre : Signes et retour.


C'était encore un jeu d'ombre et de lumière.