vendredi 30 décembre 2011

Journal

Jeudi 29 décembre.
Temps doux, pluvieux, gris; détestable. Les Bretons adorent ce temps et détestent le froid, même sec et ensoleillé. Je ne dois pas avoir le même sang qu'eux.
Lu la presse en ville en sirotant un thé blanc pas fameux. Je soupçonne qu'on m'ait servi des feuilles de thé déjà utilisées en rajoutant de l'eau chaude. Comment prouver?
Je lis :
"Anita Ekberg. L'icône suédoise de la Dolce Vita est sur la paille. La star sculpturale de la fontaine de Trevis qui faisait tourner la tête à Marcello Mastroianni réside dans une maison pour personnes âgées près de Rome. Son impécuniosité a poussé un administrateur judiciaire à faire appel à la Fondation Fellini pour tenter de renflouer les revenus de l'ancienne actrice qui passe ses longues journées à écrire ses Mémoires."

"Prothèses mammaires, la bombe sanitaire :
"les implants ne vont pas exploser." (0_0)

Soirée : regardé Lost in translation de Sofia Coppola que j'avais enregistré : joyeusement triste ou tristement joyeux, telle la vie.
Commencé Le Ramassement de soi de Paul Nizon. Celui-là je vais pouvoir le souligner, l'annoter; je l'ai acheté. Le titre m'a interpellé, je dois être un peu fêlée. J'aime Nizon.

Avant de m'endormir, dans le noir, les pensées affluent, désordonnées :
. On peut penser à la mort chaque jour sans avoir envie de mourir. Parler de la mort n'est pas mortifère. Un ami/lecteur de mon blog le (me) trouve mortifère.
. Annie Ernaux, entendue sur France Culture cet après-midi disait qu'elle était plus impudique en offrant son Journal Intime à lire au public qu'en montrant ses photos. C'est évident. Rien de plus intime que les mots. Se dire, se raconter, Annie Ernaux est allée très loin dans ses ouvrages. Je pense à Se perdre dont elle ne parle jamais dans les interviews qu'elle accorde en ce moment dans de nombreuses émissions et qui m'avait marquée. Quand elle écrit son journal intime, elle écrit pour elle, ne pense pas aux lecteurs qui la liront au moment où elle écrit, d'où une vérité parfois très crue, qui ne sera publiée que longtemps après avoir été écrit.
. Je pense aussi à mon ami poète qui tire le diable par la queue. Il m'a envoyé quelques belles pages de son Journal.
. Je vais avoir du mal à m'endormir encore ce soir, il est déjà une heure.
. (Lui :  Il ne m'écrira plus).