mardi 15 mars 2011

Lu Xun

Lu Xun, statue à Shanghaï

Je reviens sur ce film passionnant sur l’écrivain Chinois Lu Xun que j’ai regardé il y a dix jours.

Petit rappel :


LU XUN: L'âme de la Nation

"A travers la destinée de l'écrivain Chinois LU XUN, nous découvrons la vie des lettres et l'apparition des intellectuels modernes au cours des différentes révolutions qui bouleversent la Chine depuis un siècle. Ce portrait de LU XUN s'intègre dans la série "Un Siècle d'Ecrivains" proposée par Bernard RAPP sur FRANCE 3.
Le nom de Lu Xun (1881-1936) est étranger à la plupart d'entre nous, si ce n'est peut-être pour Journal d'un fou, premier texte écrit en langue chinoise parlée, et La Véritable Histoire d’Ah Q (éditions Stock). Pourtant, ce fils de lettres profond érudit, considéré comme le plus grand écrivain de la Chine moderne, abondamment "récupéré" après sa mort par le pouvoir officiel, a non seulement incarné l’avènement de l'intellectuel indépendant dans un pays où les esprits étaient jusqu’alors soumis au système confucéen, mais a impulsé des avant-gardes sociales, politiques, artistiques encore à l'ordre du jour. D'une belle élégance formelle, remarquablement construit et documenté, le film d’Henry Lange (réalisé avec le concours de Zoo Si, à l’appui des témoignages de familiers et des « héritiers» de son œuvre) restitue à la fois le cadre de cette Chine en mutation dans laquelle Lu Xun a évolué; la richesse et la singularité de son parcours; la solitude exigeante de sa pensée et de ses engagements; le mélange inextricable de lucidité pessimiste et d'élans utopistes qui ont animé cet intraitable, jamais dupe des masques pseudo-révolutionnaires de l'asservissement. Traducteur, enseignant, artiste, romancier, conteur ou polémiste, Lu Xun s'est épuisé, à défendre et revendiquer la liberté, la dignité sociale de chacun."
Réalisation Henry LANGE
Coproduction F PRODUCTIONS / FRANCE 3 / BEIJING TV
Droits MONDIAUX Durée : 52 mn
Versions FRANÇAISE, INTERNATIONALE


J’ai capturé sur mon écran ces deux passages:




Le réalisateur
"Ding Yinnan (丁荫楠), spécialiste des biographies hagiographiques des grands hommes de la Chine du vingtième siècle (Sun Yat-sen, Zhou Enlai, Deng Xiaoping), en a récemment consacré une à Lu Xun. Le film, sorti sur les écrans chinois en septembre 2005, part des dernières années de la vie de l’écrivain, le présentant comme un homme malade et affaibli, revisitant son passé à coups de flashbacks. Ding Yinnan a été conseillé par le fils de Lu Xun, Zhou Haiying. Le principal atout du film est l’acteur principal, Pu Cunxin, qui a une ressemblance hallucinante avec Lu Xun."

 Pu Cunxin, Lu Xun


La véritable histoire d’Ah Q a également fait l’objet d’un film de Cen Fan "qui, en 1982, fit sensation au Festival de Cannes et l’acteur Yan Shunkaï reçu le prix du meilleur acteur au festival international du film de comédie de Vevey, en août 1982."
 Yan Shunkai

Hier je regardais rapidement aux informations à la télévision des images d’une exposition qui se tient à Paris en ce moment : Tous cannibales, et cela m’a interpellée, je me souvenais des mots de Lu Xun : "dévorer l'homme", (seconde vidéo).
Une phrase de Claude Lévi-Strauss, placée en exergue de l'exposition, donne le ton :
"Nous sommes tous des cannibales. Le moyen le plus simple d’identifier autrui à soi-même, c’est encore de le manger".


"Chez certaines tribus anthropophages, boire le sang et manger la chair de leurs ennemis était un moyen de s'approprier leur force. Le délire anthropophagique est une conviction psychotique : boire le sang de l'homme rapprocherait l'anthropophage du divin. En contact avec les peuples amérindiens, les explorateurs ont cherché à expliquer les motivations des tribus cannibales. Dans son Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, Jean de Léry explique que "plus que par vengeance et pour le goût (…), leur principale intention est, qu'en poursuivant et rongeant ainsi les morts jusqu'aux os, ils donnent par ce moyen crainte et épouvantement aux vivants". L'anthropophagie est généralement considérée comme un acte de folie dans les sociétés occidentales. Il est perçu aussi chez certains peuples comme un acte d'humiliation pour la personne dépecée et sa famille. L'anthropophagie peut également être vue dans certains cas comme une volonté de s'approprier une partie de quelqu'un, à compter que l'anthropophagie ne nécessite pas forcément de meurtre. Ce n'est pas de la démence dans tous les cas de figure, l'anthropophagie peut être aussi nécessaire pour la survie". (Source
Wikipédia)


Lu Xun Museum, Shanghaï