vendredi 18 mars 2016

"Ce que je fais n'est que la conséquence de ce que je suis" (Roland Barthes)


Hier, 
après-midi orientale.
Vu  : FATIMA  le film de Philippe Faucon qui a créé une polémique après les propos de Guillaume Gallienne, remettant en cause la légitimité des Césars pour ce film. Ah! les Césars! cette grand-messe du cinéma, il faut vraiment n'avoir rien d'autre à faire pour la regarder à la télévision. Il me semble cependant que pour légitimer, ou pas, l'obtention de tel ou tel prix, il faut avoir vu le film. Tout cela c'est du people... laissons  "la grande famille du cinéma" s'écharper entre elle ou, se congratuler.
Je l'ai bien aimé, c'est un bon film, pour autant, méritait-il vraiment tous ces Césars (César du meilleur film, César du meilleur espoir féminin, César de la meilleure adaptation)? César du meilleur film!!! Je trouve que ça discrédite un peu la valeur d'un César (je ne parle pas de la Compression, quoi que...). Je crois que le seul César qui m'a vraiment ému - follement, éperdument, douloureusement -, c'est celui de Annie Girardot. Parenthèse. 
FATIMA est un film qui devrait* inciter à poser un autre regard  sur ces femmes qui portent le "foulard" - hijab - (elles étaient nombreuses dans la salle), qui n'est tout de même pas la burqa, plus ostentatoire! Peu d'hommes dans la salle, beaucoup de femmes, de tous âges, un public éclectique.

Pour rester dans l'ambiance, enfin disons plutôt dans une ambiance orientale, je suis donc allée après la projection prendre un thé à la menthe, bien sucré et fort bon, sans corne de gazelle (il n'y en avait pas) au Grand Petit Café Oriental en me disant que ce serait bien sympathique de pouvoir discuter avec quelques femmes présentes portant ce foulard. Mais je dois l'avouer, les deux femmes assises sur le canapé portant un foulard et près desquelles je me suis assise  pour prendre mon thé, n'ont pas répondu à mon sourire et du coup, j'ai préféré feuilleter un livret sur Oum Kalsoum!  Quelques photos prises discrètement. En faisant des recherches aujourd'hui, j'apprends qu'un biopic sur "L'Astre d'Orient" (titre du livret que je lisais et surnom de la Diva) est en projet. Frantz-Olivier Giesbert, "admirateur  de Oum Kalsoum" y aurait un petit rôle (0_0)! Lire ici.





Pas évidente la communication* si chacun n'y met pas du sien!? Non! Mais peut-être - sans doute - que ces deux femmes étaient des Fatima ne parlant que l'arabe, d'où leur inquiétude en me voyant sourire et prête à leur parler?!? Je m'interrogeais. Je repensais alors à FATIMA et à cette scène  où elle s'entretient (en arabe) avec une psychologue qui comprend et parle sa langue, où elle exprime ses difficultés (entre bien d'autres) pour communiquer avec les Français. Elle comprenait leur langue mais ne savait pas la parler.
Nonobstant, l'accueil au Café était sympathique, un thé à la menthe était offert après la projection du film, j'en ai pris deux, avec une pâtisserie marocaine également offerte, bien sucrée et bien grasse (un shoot d'insuline)! Sur les murs étaient exposées quelques calligraphies de Mohammed Idali. J'étais bien loin de l'Institut du Monde Arabe (IMA). Et, comme d'habitude, j'étais solitaire parmi les autres... On pourrait croire que je me flagelle à continuer de tenter de communiquer, sans succès, mais non. Il y a dans mon attitude, une façon d'être, parmi les autres, qui doit s'entendre; cette phrase intérieure qui est en moi, dès que je suis en société, une forme d'ennui qui me fait dire : mais qu'est-ce que tu fous là? Je ne me suis toujours sentie bien, à l'aise, dans des réceptions qu'avec toi. Depuis que tu n'es plus là, je n'ai toujours supporté que la solitude et/ou le tête-à-tête, amical et/ou amoureux. Manque de confiance? Timidité? Les deux mon capitaine, en te perdant j'ai perdu confiance en moi, malgré quelques photos trompeuses. Les années, la maturité n'y ont rien fait.

Mais revenons à FATIMA dans le film et à cette autre scène que j'aie adorée (*_*), cela va sans dire! (Cliquer pour agrandir).












Pour entendre Fatima (sur ces photos c'est elle qui pose les questions, dans sa langue) converser avec sa fille aînée (étudiante en médecine; chères études, pour lesquelles Fatima ne comptent plus ses heures de femme de ménage ), et écouter les réponses en français de sa fille, voir cette vidéo, à partir de la minute 1:08 (pour ma séquence "adorée"). (Mais on peut regarder le début).




Hier soir, regardé LGL : Fabrice Luchini, Michel Onfray, Alain Mabanckou (premier romancier à entrer au Collège de France) suivi de Duels Hemingway/ Fitzgerald. 
Cette après-midi, golf sous un ciel printanier avec un partenaire qui ne se gênait pas pour se ficher de moi avec ses" Hoooooo pop pop pop poooooooooooop" quand je ratais mes coups. Tsss! Je m'abstenais de faire de même quand il ratait les siens, j'aurais pu devenir aphone. Non mais!

Et là, j'entends My Way à la radio... en écoutant Raphaël Pichon, chef de chœur, chef d'orchestre.

"I've loved, I've laughed and cried.
J'ai aimé, j'ai ri et pleuré."

Et j'aimerai, je rirai et pleurerai encore... C'est la vie. Un chef de "cœur"... ce serait une espèce de Pygmalion (0_0)?