dimanche 2 mars 2014

Vertiges* (du souvenir)

Est-ce toi la lumière derrière ces nuages?


C'est toi que je respire sur mon poignet ce matin...


Mes vertiges perdurent, me laissent dans un état d'ébriété plus long que d'habitude. Bien entendu, ils n'ont rien à voir avec ceux de Sebald.

* Vertiges de W.G. Sebald 

"Dans Vertiges, la passion littéraire de Sebald pour Stendhal le mène, sans l’avoir sciemment recherché, de la rue Danielle-Casanova (anciennement rue Neuve-des-Petits-Champs) à Paris où Henri Beyle mourut en 1843, à la maison corse de Danielle Casanova, résistante morte à Auschwitz exactement un siècle plus tard. Sans l’avoir sciemment recherché ?… Sebald est né le 18 mai 1944 à Wertach, « un tout petit village, très haut perché dans les Alpes », dans le sud de la Bavière. De la Guerre, il se souvient de la vision de Munich dévastée lorsqu’il avait 3 ans et d’un film sur les camps de concentration vu à l’école. A part cela, autour de lui, dans sa famille, dans le milieu scolaire, puis universitaire, c’est le silence. « J’ai grandi en me disant qu’il fallait combler ce vide avec des récits de témoins fiables. » A 21 ans, il quitte le continent. Il fera tout son parcours académique en Angleterre, d’abord à Manchester (« noire de suie et en complète décrépitude »), puis à Norwich dans le comté de Norfolk, là même « d’où est partie », comme il l’apprendra, « la campagne de dévastation de l’Allemagne » (De la destruction).
De cet exil complexe qu’il portait en lui, Sebald a tiré la matière d’une œuvre qui vit aujourd’hui comme une terre commune à tous les déracinés (passés, présents et à venir). Je crois que le succès posthume et grandissant de ses livres (dans une mesure raisonnable, loin de la propagande) tient à ce qu’ils font entendre la souffrance silencieuse d’un monde où le cynisme a chassé l’empathie."