mardi 15 octobre 2013

Valises

Les trois sœurs s'étaient réunies cette après-midi pour laisser l'une d'entre elles se décharger de toutes les valises qu'elle traînait derrière elle. J'avais l'impression que c'étaient les miennes qui se remplissaient.

Sur la route je ne parvenais pas à écouter de la musique ni la radio. Le crachin, le brouillard, les feux de croisement, les balais d'essuie-glace comme un métronome : nous étions bien en automne et bientôt à l'heure d'hiver. Rien de réjouissant en fait.

De retour à la maison, je mettais un CD de Alberta Hunter puis je grimpais sur mon escabeau pour ranger les estampes et lithographies que j'avais sorties du carton à dessin ce matin, comme ça, juste pour les regarder. 
Dans le foutoir de ce coin sombre je regardais mes valises et je pensais qu'il était temps que je parte en voyage : les remplir de vêtements pour vider le trop plein qui commence à devenir trop lourd.

Partir... fuir... remplir une valise pour vider ma tête. Le temps et la saison ne s'y prêtent pas mais, le soleil n'est-il pas toujours là où on n'est pas?