mercredi 23 octobre 2013

"Je m'arrêterais de mourir s'il me venait un bon mot ou une bonne idée." Voltaire

11 h 30

Elle rentrait de vacances et semblait déjà fatiguée, les patients ne lui laissent pas de répit. Je consultais pour cette fichue jambe qui, elle non plus, la nuit, ne me laisse pas de répit. Prévoir une radio.

En sortant, les averses avaient cédé la place au soleil ; pas envie de rentrer chez moi, la température est si douce. Et puis, il fallait que je me vide de mes pensées, de cette correspondance interrompue par ma faute à laquelle je ne cessais de penser. J’avais passé une nuit d’insomnie. C’est idiot, ce n’était qu’une ébauche de correspondance, amicale,  mais je sentais que je ne parviendrais pas  à maintenir le niveau des échanges sur des sujets que je ne maîtrisais pas et sur lesquels mes connaissances étaient insuffisantes. Je ne voulais pas non plus, surtout pas, éluder les sujets ni rester dans la banalité. Mais je me sentais incapable de puiser dans mes ressources énergétiques qui faiblissent sérieusement. Malgré ces ressenti-ments je savais que j’avais eu tort de m’arrêter  sur ces considérations.

La réalité était peut-être tout autre : je craignais de m’attacher à cette correspondance.

Je regardais à nouveau sur l’esplanade du théâtre, devant le CAC ces graffitis colorés…que j'avais pris en photo samedi en allant à la médiathèque.




Je passais à la pharmacie.

12 h30.

Je décidais donc d’aller déjeuner Chez Max. J’avais un sachet rempli d’antalgiques (que je prendrai), d’anti-vertigineux (au cas où) et de somnifères (que je ne prendrai pas). Le centre ville en cette fin de matinée était calme, il y régnait un exquis parfum d’automne et je savourais cet instant. J’aime cette ville où je vis.

Arrivée Chez Max, pas une table de libre, du moins pour une personne ; à vrai dire la salle est petite et vite remplie. La serveuse me propose de monter à l’étage que je ne connaissais pas. J’accepte volontiers. Ô merveille ! C’est beaucoup plus beau que le rez-de-chaussée, la pièce semble plus grande ; peu de monde. Je choisis même ma table, près d’une fenêtre qui laisse entrer le soleil à cet endroit et qui donne sur la cour Jacob si agréable en été avec le figuier majestueux et le grand tableau rouge et blanc qui est un clin d’œil à Max Jacob. La rénovation de cette bâtisse est une réussite, cette pièce avec ses poutres, ses portes anciennes, son parquet, ses tables et chaises authentiques est chargée d’une âme que je ne saurai dire... sauf que je la trouve presque palpable. Comme j’ai regretté de n’avoir pas pris mon appareil de photo. Je reviendrai. Ici, pas une faute de goût – du moins selon le mien – jusqu’à la vaisselle. Cerise sur le gâteau : toujours ce menu du déjeuner pour 13 euros, plat, dessert, boisson tout compris. La lotte était succulente.

J’ai traîné en prenant un café, lu la presse régionale puis je suis rentrée à pied le long des quais jonchés de feuilles mortes, glissantes et « d’hélicoptères » - expression que j’ai redécouverte dans un texte lu récemment et que j’avais oubliée. Je me souvenais en effet, qu’enfants nous les lancions en l’air pour les voir tourbillonner comme des hélices d’hélicoptères.

14 h.

Dans ma chambre ces rais de lumière – à travers le store vénitien - sur les « oiseaux mazoutés de l’Amoco Cadiz », je les trouve beaux.



 "J'écris tout de même de gentilles lettres. Si les gens savaient, ils voudraient ne jamais me connaître que par correspondance."
Jules Renard, Journal.
l y a trente ans, je lus ceci dans la Correspondance de Voltaire : « Je m'arrêterais de mourir s'il me venait un bon mot ou une bonne idée. » Cette réflexion m'éblouit. Je traversais justement une de ces périodes où l'on se sent mourir parce que l'on a l'esprit stérile et vide. J'avais grand besoin moi aussi qu'il me vînt un bon mot ou une bonne idée afin de ressusciter.

Dutouriana
[ Jean Dutourd ]
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J'écris tout de même de gentilles lettres. Si les gens savaient, ils voudraient ne jamais me connaître que par correspondance.

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J'écris tout de même de gentilles lettres. Si les gens savaient, ils voudraient ne jamais me connaître que par correspondance.

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