Émotion ce matin en recevant des photos de lac, de montagnes, d'un ami Suisse... comme une réponse à mon billet d'hier et un encouragement à poursuivre, à vivre...
Ce Léo je le lui dédie :
"A l'occasion du passage de Léo FERRE au Dejazet, interview de l'artiste dans sa loge sur l'amitié, la vieillesse, son ami Lochu."
(Extraits)
"Qu'est-ce que je fais ici, à cette heure, attendant je ne sais quelle
sonnerie de téléphone me rendant une voix, quelque part, quelque chose
de
fraternel, d'insoumis, de propre, de comme ça pour le plaisir, de rien,
de larmes j'en ai trop en veux-tu? de quoi, enfin? Penses-tu!
Le silence, lui, ne téléphone jamais, et c'est bien comme ça, c'est bien.
La vie ne tient qu'à un petit vaisseau dans le cerveau et qui peut déconner à n'importe quel moment, quand tu fais l'amour, quand tu divagues, quand tu t'emmerdes, quand tu te demandes pourquoi tu t'emmerdes.
Il faudra que je prenne un jour quelque distance et dire à qui voudra mon style de pensée et de vie et de mort et je m'en monterai doucement du fond de l'An dix mille...
Le silence, lui, ne téléphone jamais, et c'est bien comme ça, c'est bien.
La vie ne tient qu'à un petit vaisseau dans le cerveau et qui peut déconner à n'importe quel moment, quand tu fais l'amour, quand tu divagues, quand tu t'emmerdes, quand tu te demandes pourquoi tu t'emmerdes.
Il faudra que je prenne un jour quelque distance et dire à qui voudra mon style de pensée et de vie et de mort et je m'en monterai doucement du fond de l'An dix mille...
[...]
Je vous apporterai des animaux sauvés, l'innocence leur dégoulinant des babines ou de leurs yeux...
Je mangerai avec eux, de tout, de rien.
Je boirai avec eux le coup de l'amitié et puis partirai seul vers un pays barré aux importuns
Presque tous.
Je suis un oiseau de la nuit qui mange des souris
Je suis un bateau éventré par un hibou-Boeing
Je suis un pétrolier, pétroleur de guirlandes et de marée plutôt noire comme mes habits, et un peu rouge aussi, comme mon coeur
J'aime
La multitude
La multitude
Les chiens
Les hiboux
Les horreurs"